Famille

Expliquer le suicide d’un proche aux enfants

Pour accepter le suicide d’un proche, il faut du temps, de l’indulgence et beaucoup de soutien. En général on s’explique mal ce qui s’est passé et on peut difficilement l’expliquer aux enfants.

Que ce soit un oncle, une tante, un parent ou un ami qui s’enlève la vie, c’est toujours extrêmement difficile à comprendre et à avaler pour les proches. On se dit qu’on n’a peut-être pas été l’oreille attentive dont la personne aurait eu besoin. On se dit aussi que si on avait été là, ce ne serait pas arrivé.

Le suicide arrive quand une personne touche le fond du baril et si on peut parfois en comprendre les raisons, il est toujours délicat d’expliquer aux enfants pourquoi cette personne ne s’est pas relevée et pourquoi elle n’a pas cherché des solutions, comme on leur apprend à le faire.

Prendre le blâme

Presque tous les proches d’un suicidé s’infligent une partie de la faute. Ils se souviennent de moments plus tendus, des conflits ou de l’éloignement. Certains ne lui avaient pas parlé depuis des mois, d’autres n’avaient pas eu le temps de le voir et les plus malchanceux l’évitaient parce qu’ils ne savaient pas comment l’aider.

Pourtant, ce n’était la faute de personne. Ceux qui le voyaient moins n’étaient pas assez proches pour faire une réelle différence, et ceux qui l’aimaient de tout leur cœur n’auraient pas pu mieux écouter cette personne qui n’avait plus rien à ajouter. C’est le désespoir qui pousse au suicide, et ce désespoir parle malheureusement bien plus fort que la famille et les proches.

Et si j’avais été là?

C’est une autre façon de porter le blâme. On se dit « Et si j’avais été là pour lui parler, pour l’en empêcher… ». Encore une fois, personne ne peut être blâmé pour ce geste terrible. Si vous aviez été là, la personne aurait probablement attendu votre départ. Ce n’est pas de la faute des proches, ce n’est de la faute de personne.

Pour ajouter à la difficulté de prévention, une personne suicidaire devient parfois soudainement optimiste. Si cette personne a planifié son suicide, elle peut percevoir ce moment comme une libération à venir. Elle retrouve ainsi un peu de sa bonne humeur, le temps de faire quelques cadeaux et de dire au revoir. Si c’était le cas, même si vous aviez été là vous n’auriez pas pu observer sa détresse.

Éviter d’autres suicides

Un des plus grands risques liés à un suicide est la possibilité que d’autres voient cette avenue comme une solution potentielle et fassent de même. La mort récente de l’acteur Robin Williams dont on a abondamment parlé a d’ailleurs fait craindre à plusieurs que ce suicide ultra médiatisé ait un effet d’entrainement. Le suicide suscite de drôles de réflexions sur la vie et comme on ne veut pas en vouloir à cette personne que l’on ne reverra plus, on a tendance à lui chercher des raisons.

Pendant les mois qui suivront, surveillez ses proches pour éviter que le suicide d’une personne se transforme en vague de suicides, surtout chez les adolescents qui vivent de grandes peines et apprennent à peine à accepter les échecs, les peines d’amour et les peines d’amitié. D’ailleurs, c’est un bon moment pour expliquer à quelqu’un qui a le vague à l’âme que la dépression doit être prise au sérieux et qu’il est important de parler ou de consulter quand on se sent malheureux et démuni. Parfois, il suffit de parler à un professionnel une seule fois pour constater que notre perception donne une ampleur démesurée à nos problèmes.

Expliquer le suicide aux enfants

Le suicide est simplement l’expression la plus extrême d’un grand désespoir à cause duquel les personnes sont si affectées mentalement et émotivement qu’elles ne sont plus en mesure de trouver de solution.

Sans entrer dans les détails de la santé mentale, prenez le temps d’expliquer aux enfants que la personne qui a commis le suicide était malade. Pour un enfant, cette décision étrange peut prendre plusieurs visages et son interprétation peut varier de banaliser ce geste à croire que c’est de sa faute. Pour éviter que cet événement ne le perturbe trop, mieux vaut expliquer la situation en termes médicaux.

Comme pour n’importe quel deuil, prenez aussi le temps de vérifier l’impact des événements sur l’enfant. Quand il entendra vos conversations, quand il verra le cercueil, quand il ira au cimetière et quand il verra des proches pleurer de peine et de rage, il aura, lui aussi, besoin de soutien. Gardez un œil sur votre enfant et assoyez-vous chaque fois que vous percevez une réaction de choc ou de peine. Il aura probablement besoin de parler et vous êtes la mieux placée pour lui expliquer ce qui se passe avec des mots qu’il comprend.

Aide un ami qui en a besoin est une toute nouvelle ressource présentée par Facebook Canada en collaboration avec Jeunesse, J’écoute. Ce document offre des trucs simples et pratiques pour aider les jeunes de 15-20 ans à identifier les signes précurseurs potentiels qui pourraient indiquer qu’un ami pense au suicide.

Jusqu’à présent en 2014, 7,5 % des jeunes qui ont contacté Jeunesse, J’écoute ont mentionné le suicide comme raison première pour demander de l’aide, représentant des milliers de jeunes de partout au Canada.

Pour un proche de qui on s'inquiète, pour soi ou à la suite d’un décès par suicide d’un proche, voici le numéro de la ligne de prévention du suicide partout au Québec : 1-866-APPELLE (277-3553).

Image de Anne Costisella

Anne Costisella est diplômée en communication publique à l’Université Laval et maman de deux enfants. En plus d'être une rédactrice web d'expérience,  Anne est aussi l'auteure du blogue Techno Maman


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