Bien entendu, cette idée me traverse l’esprit un quart de seconde et par la suite, la culpabilité maternelle se met à gonfler et à prendre toute la place. Impossible! Absolument impossible pour moi de penser laisser fiston de 22 mois durant toute une semaine!
Quelle mère oserait faire ça?
La sagesse des enfants
La réponse de ma belle-soeur? Une mère qui souhaite offrir la meilleure version d’elle-même à son bébé après son retour! Et vlan! Des paroles frappantes et ébranlantes. Cette réplique résonne en moi et je sens l’appel de l’équilibre. Malgré ça, la culpabilité maternelle se charge de revenir en force pour me bercer l’esprit de ses préjugés face aux responsabilités parentales.
En train de partager mes idées à voix haute avec la belle-famille, fiston doit ressentir mon tourment car il se lève du haut de ses 22 mois et se dirige vers moi. « Bye bye maman », dit-il en ponctuant son idée avec sa petite main.
Parfois, les enfants sont plus sages que nous...
S’il est capable de se détacher si facilement, suis-je capable de suivre son exemple? C’est ce que j’ai fait. Pourquoi? Après tout, si on ne bouge pas pour des raisons de peur, alors on stagne,non?
La santé du couple et de la famille
Mon mari a eu un peu moins de scrupules. Nouvellement papa, il est maintenant prêt pour un voyage en amoureux. À notre grande chance, le gardiennage peut être organisé avec la famille. Il va de soi que c’est une richesse immense pour un couple et une famille, de pouvoir dépendre sur leurs proches en cas de besoin.
Prendre ses vacances a été la bonne décision. Fiston n’a certainement pas été traumatisé. Au contraire, il a su profiter de l’exclusivité de ses grand-parents et ce voyage a grandement contribué au bonheur de toute la famille pendant plusieurs mois. Des parents détendus, en harmonie et des individus qui se connaissent et se respectent sont parmi les clés d’une famille unie.
Faire une pause
L’épuisement parental est une réalité dont on parle de plus en plus. Bien présente, elle se détecte lorsque le parent éprouve une fatigue psychologique et physique, une distanciation parentale ainsi qu’une perte d’efficacité et d’épanouissement. Il existe même une application pour aider les parents à le prévoir et à l'éviter.
Il faut dire que notre société semble arrivée « au bout du rouleau » avec l’image du parent parfait, préconisé de toutes parts et les sollicitations constantes à participer à la vie de la garderie ou de l’école de nos enfants chéris...
L’organisation pour le temps de couple est difficile? Pourquoi ne pas en profiter pour le prendre en solo? Et si on osait s’offrir du temps pour se retrouver, s’offrir et se remercier. Du « me time ». Plusieurs en rêvent... mais peu osent.
Et pourtant, nous avons tous cette petite voix qui nous souffle qu’il serait bien de s’arrêter, de prendre une petite pause, deux ou trois jours. On laisse habituellement cette culpabilité parentale gonfler et prendre toute la place jusqu’à raisonner notre choix : je ne passe pas assez de temps avec les enfants; bébé est trop petit; nous n’avons pas assez d’argent...
Voici ce que je nous/vous souhaite...
- Apprendre à se donner à soi l’attention qu’on souhaite recevoir
- Transformer les soccers annulés en cinéma surprise
- Faire des congés de grippe une introduction parent-enfants à Passe-Partout et à la soupe poulet et nouilles
- Toujours transformer les interdictions de voler pour cause d’otite infantile en voyage en amoureux
Publication initiale avril 2017
