Famille

L'attachement et le détachement parent-enfant

Est-ce que je vais rendre mon enfant dépendant si je le prends dans mes bras? Voilà la question que j’ai reçue d’une lectrice. Son bébé d’un an traverse une phase très « maman » ; elle se demande comment gérer la situation.

« Il veut constamment être assis sur moi, pris dans les bras, il doit être dans la même pièce, etc. Je veux le rassurer mais j’ai peur de le rendre dépendant », me disait cette maman.

La confiance se bâtit avec le temps. Les enfants ne naissent pas en sécurité, ils développent leurs aptitudes et ils passent par différentes phases pour construire leur sécurité. Ce processus n’est pas linéaire : l’environnement et les événements extérieurs altèrent leurs besoins.

Un bébé cherche toujours à répondre à ses besoins, il est connecté à sa mission : sa survie hors du ventre de sa maman. Il est extrêmement exigeant pour le bébé de se faire comprendre. La figure d’attachement, qui est en général la mère dans nos sociétés (la personne qui prend soin le plus souvent de l’enfant dans les neuf premiers mois de sa vie), permet à l’enfant de se ressourcer, se calmer et s’organiser. Grâce à la proximité du parent, l’enfant peut développer sa sécurité intérieure et recharger ses batteries pour se tourner vers l’extérieur.

Pas un caprice

Ce n’est pas un caprice. L’enfant cherche l’autonomie fondamentale mais cela se fait par pallier et de façon non linéaire. Dans sa théorie de l’attachement, John Bowlby explique que le besoin d’être porté et d’agripper sont des besoins primaires chez l’enfant. C’est donc tout à fait normal et même souhaité pour son développement.

Un enfant qui demande à entrer en communication et donc être porté est un enfant qui sait qui est son référant mais aussi qui a de bons réflexes. Il interagit sainement.

La pression sociale est forte à ce sujet, elle implique que des parents trop en fusion ne permettent pas à leurs enfants de développer des aptitudes vers l’autonomie. Or, c’est en se tenant au bord d’un bassin d’eau dans lequel on a les pieds qu’on apprend à nager. C’est grâce à cette sensation qu’il est possible d’y aller à son rythme, sans être brusqué et de faire ses tentatives sans pression de l’extérieur. L’autonomie est un apprentissage et pour qu’il se fasse, cela prend des essais-erreurs, et surtout de la maturité.

Des cycles

Pour se détacher, l’enfant doit d’abord s’être attaché, solidement et sans condition. Il peut ensuite oser se détacher sans inquiétude, de plus en plus souvent, de plus en plus longtemps.

Le point de repère des bébés est la mère ; ils font donc des allers et venus vers l’extérieur et retournent vers elle pour se recharger. La mère est la zone de confort, sa ressource principale. Lorsque les bébés vivent beaucoup de stimulation ou des événements particuliers, ils ont tendance à s’accrocher plus fort pour un retour au calme et pour digérer les événements.

Certaines phases et certains âges sont plus critiques, mais le retour à la mère facilite les transitions. Il ne s’agit que de cycles.

Des pistes de réflexion

  • La mère fait partie intégrante du processus d’autonomisation de l’enfant. Elle est la zone de confort qui permet à l’enfant de mieux définir son espace et sa place.
  • Il est normal d’avoir des périodes de régression, car le cerveau mature lentement et les acquisitions se font par étape.
  • On ne peut pas devenir dépendant d’une sécurité affective saine et présente. La dépendance affective naît justement d’une carence à la non-réponse de nos besoins primaires.
  • C’est une construction culturelle de nous imposer une séparation avec nos enfants, ce n’est pas physiologique. Dans la nature, les enfants restent à proximité de la mère pour se développer de manière optimale.

Il est primordial d’écouter son instinct. Nous ne sommes pas biologiquement faits pour nous distancer de nos bébés. C’est un cadeau à long terme d’offrir à ses enfants un espace sécuritaire où la présence et l’accueil des besoins demeurent une priorité.

Chercher du réconfort est une grande marque d’amour : vous êtes celui qui calme, celle qui rassure, ceux qui permettent tout simplement à l’enfant d’atteindre un développement harmonieux, avec des bases solides.

Références

John Bowlby : la théorie de l’attachement
Nicole et Antoine Guédeney : L’attachement : approche théorique
Donald Winnicott : La mère suffisamment bonne

Publication initiale, mars 2017

Chloé Finiels
Accompagnement Émotionnel et Relationnel

Chloé Finiels, s’est tournée vers l’accompagnement émotionnel et relationnel en 2011. Ayant un profil neuro-atypique et étant hypersensible, elle s’est intéressée à offrir des ressources alternatives. Elle a fait un parcours académique universitaire et est diplômée depuis 2006 en psychologie clinique. Elle a étudié en biologie, psychologie et embryologie. Elle s’est faite connaître via les réseaux sociaux grâce à ses billets et chroniques sur les éducations alternatives, la normalisation des difficultés parentales, mais surtout sa vision très moderne de la parentalité : comprendre en profondeur nos émotions, ce qui les réactivent, nos déclencheurs et comment accepter nos fluctuations émotionnelles. Elle est chroniqueuse pour plusieurs médias, superviseure dans l’accompagnement relationnel et émotionnel et formatrice pour les familles et professionnels qui souhaitent comprendre la famille neuro-atypique, la parentalité créative. Elle est passionnée et se forme en continu dans divers domaines : la périnatalité, les éducations alternatives, les neuro-sciences, le deuil périnatal, la communication efficace, la neuro-psychologie, la neuro-biologie, la psychothérapie d'engagement et d'acceptation, l’endocrinologie.


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