Famille

Savoir dire non

Pour beaucoup de parents, c’est un défi de taille de savoir dire non à leur enfant. Pourtant, tous les spécialistes de l’enfance s’entendent pour dire que les enfants ont besoin de balises claires.

Les enfants étant moins nombreux dans les familles, ils ont donc davantage de place pour exprimer leurs désirs – qu’il s’agisse d’une permission spéciale à la maison ou de l’achat d’une babiole durant les courses – et plusieurs parents ont le réflexe de céder à leurs demandes incessantes, la plupart du temps pour acheter la paix. Une solution facile dans l’immédiat, mais qui pourrait avoir des conséquences pénibles à long terme. C’est donc à vous de jouer pour que la discipline et les limites deviennent vos alliées! Prêts? Voici quelques trucs pratico-pratiques, et des expériences de parents qui vous aideront assurément à y parvenir!

Trois principes importants à se rappeler à propos de la discipline

L’enfant a besoin de limites claires pour se sentir en sécurité. Peu importe l’idée qu’on peut se faire de la discipline comme parents, tous les spécialistes de l’enfance s’entendent sur ce fait : les enfants ont besoin de balises, d’un cadre de vie minimalement prévisible et sécurisant pour bien se développer.

L’enfant ne peut pas comprendre et respecter la même quantité de règles et de limites selon son âge, sa maturité et sa personnalité. Il revient donc à nous, comme parents, de nous ajuster aux besoins et capacités de notre enfant. Un petit truc pour savoir si on en demande trop ou pas assez : on instaure le principe d’une règle par année d’âge. 1 an, une règle à respecter, 2 ans, deux règles et ainsi de suite. Puis on ajoute graduellement des règles et des limites au fur et à mesure que notre enfant nous démontre sa capacité à les comprendre et les respecter.

Il faut « choisir ses combats ». On ne peut pas demander à un enfant de 3 ans de respecter les personnes autour de lui, de jouer calmement sans crier, de faire attention à ses jouets, de rester assis à table durant les repas, d’aller se brosser les dents sans rechigner et d’aller au dodo sans redemander papa ou maman pour un bisou, et ce, tous les jours de l’année. Il faut donc établir nos priorités. Qu’est-ce qui est vraiment primordial pour nous comme parents? Quelles valeurs voulons-nous inculquer à notre enfant? On établit ensuite nos « règles d’or », celles qui sont vraiment importantes pour nous, et on se permet un peu plus de souplesse sur le reste. 

Pour ma part, j'ai un jour décidé que je devais choisir mes batailles! Je crois que je suis probablement une mère plus permissive que la moyenne. Par contre, lorsque c’est non, je suis ferme et il n'y a pas de négociation possible. J'aime bien cette approche parce que ça permet justement de fixer des limites claires entre les enfants et moi, tout en gardant un climat sain à la maison : c'est que je n'ai pas envie d'être continuellement en intervention. La famille doit être un lieu de joie et de bonheur!
Isabelle, maman de Gaëlle 5 ans et Nathaniel, 3 ans
Savoir dire non selon l’âge de l’enfant
De 0 à 9 mois

C’est l’âge où l’enfant a besoin d’un maximum de sécurité affective et physique. Les demandes que l’enfant de cet âge fait - par des sourires, des petits sons, des pleurs ou des cris – le sont en fonction de ses besoins primaires (boire, manger, dormir, être habillé en fonction de la température, être rassuré, cajolé). L’enfant de cet âge a davantage besoin de stabilité, d’un cadre sécurisant et d’une routine prévisible que de limites proprement dites.

De 9 à 18 mois

Durant cette période, l’enfant aime découvrir tout ce qui l’entoure. Il se déplace avec plus d’aisance et, comme il a acquis confiance et sécurité durant sa première période de vie, il explore son environnement avec le sentiment que ses parents seront toujours là en cas de besoin. Par contre, il n’a aucune conscience du danger. Il appartient alors aux parents d’encourager les initiatives de leur enfant tout en lui imposant certaines limites qui assureront sa sécurité physique et émotive. Sophie par exemple, maman de 3 enfants dont un petit touche-à-tout de 19 mois, a décidé d’insister sur certains interdits plus importants pour elle après avoir pris conscience que le mot qu’elle utilisait le plus souvent avec son enfant était le « non ».

De 18 mois à 3 ans

À partir de 18 mois, en plus de sa volonté à continuer de découvrir l’univers qui s’offre à lui, le tout-petit commence à s’opposer sérieusement à toute forme de limites imposées par ses parents. À cet âge, il est important que les limites soient les plus concrètes possible, avec des mots simples qu’il comprend bien. Et surtout qu’on ne lui dicte pas que ce qu’on lui interdit, mais aussi ce qu’on attend de lui. Par exemple : « Non, je ne veux pas que tu cries, je veux que tu parles tout bas » en chuchotant nous-même en le disant pour qu’il apprenne par imitation.

De 3 à 6 ans

C’est l’âge où l’enfant prend pleinement conscience de son pouvoir de persuasion, de ses désirs aussi. Il sait comment obtenir ce qu’il veut et il peut être tenace, allant même jusqu’à marchander et négocier avec ses parents lorsque ces derniers lui disent non. Il est alors primordial d’être constants et persévérants dans notre discipline. Si on dit non, on maintient notre décision, sinon l’enfant saisira très bien qu’on peut « flancher » s’il persiste dans sa demande. Et comme il peut être très insistant dans ses argumentations pour avoir ce qu’il désire, ça demande toute une force de caractère, et beaucoup de sang-froid, pour se dire qu’on y sera gagnants au bout du compte.

Prévenir plutôt que guérir…

Un bon moyen pour nous faciliter la vie, et éviter d’avoir à dire non, est de préparer l’enfant à l’avance : on avertit 5 minutes avant d’aller à table, de terminer un jeu amusant ou encore de commencer la routine du dodo. L’enfant a donc le temps de se préparer mentalement à la limite annoncée.

De même, si on sort pour aller faire des courses avec notre enfant, on peut s’entendre à l’avance sur le fait qu’on dira non à l’achat d’un bonbon ou d’un jouet, mais qu’on pourra, en contrepartie, lui permettre de choisir ses céréales ou ses biscuits à l’épicerie. Il sait alors à quoi s’attendre et il est plus facile devant ses demandes, de simplement lui rappeler la règle dont on s’était parlé à la maison plutôt que de devoir argumenter avec lui en public. On peut aussi, comme Caroline, s’entendre sur des règles de vie à la maison, qui rassureront nos enfants et nous aideront à maintenir nos limites.

Me basant sur mon expérience en CPE, j'ai pensé aux règles de vie qu'il devait y avoir chez moi. J'ai ciblé ce qui me semblait être le plus important. Surtout en période de « terrible two » que j'ai traversé enceinte, j'avais besoin de m'en tenir à l'essentiel. Ma plus grande réussite a sans nul doute été ma constance! C'est à ce moment aussi que sont apparues les différences entre mes valeurs et celles de papa. Notre devise? Le plus sage des deux gagne! De cette façon, on accorde à l'autre ce qui est essentiel pour lui et nos enfants ont des « lousses » quand nous sommes tous les deux d'accord. Nous n'avons jamais eu de discorde encore sur des limites à imposer.
Caroline, maman de Charlie 2 ans et Lia, 3 mois

Alors, prêts à vous mettre en action? Et malgré le défi que cela représente au quotidien, rappelez-vous que savoir dire non à notre enfant est une belle façon d’investir afin de lui inculquer des valeurs de respect et de considération pour les règles avec lesquelles il aura à vivre dans la société. N’est-ce pas là ce que nous souhaitons tous pour nos enfants, en faire des êtres à part entière soucieux de ceux et de ce qui les entourent?

Solène Bourque
Psychoéducatrice

Solène Bourque est psychoéducatrice, auteure et enseignante en éducation spécialisée. Elle est également la fière maman de deux enfants de 11 et 13 ans. Depuis 2010, elle a publié huit ouvrages éducatifs pour parents et intervenants et signe aussi des articles pour différents magazines s’adressant aux parents.


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