Santé

Les antibiotiques, quand et comment?

Le recours aux antibiotiques soulève de plus en plus de questions : la résistance aux bactéries par une surutilisation des médicaments est-elle réelle?

À la suite de plusieurs recherches, j’ai choisi de vous parler d’une réalité de mon quotidien de maman et de professionnelle de la santé : les microbes, infections, bactéries et inévitablement des antibiotiques! La saison automnale puis hivernale nous rend propice à contracter diverses infections, d'autant plus si nous avons des enfants et que divers foyers microbiens peuplent notre vie quotidienne. Bien évidemment, le mot « antibiotique » ne manque pas de faire partie de notre vocabulaire courant et ce type de traitement est une alternative souvent bien efficace pour régler nos divers bobos.

Depuis quelques années, nous remarquons une augmentation du questionnement, autant des clients que des spécialistes, sur la nécessité ou non de recourir à ce type de traitement, sur les conséquences possibles et sur les bienfaits potentiels. La plupart d'entre nous ne prennent plus d'antibiotiques comme nous prenons un antidouleur de façon systématique, sans trop nous questionner. Jusqu'où pousser la réflexion? Doit-on manifester une certaine crainte? Comment s'y retrouver?

Dans cette chronique, je vais tenter de vous donner des outils, des informations claires, mais aussi mon opinion sur le sujet. Notez que je suis nullement médecin ni apte à prescrire ou vous recommander ou proscrire quoi que ce soit en la matière. Mon opinion se limitera à ma réalité de maman et de professionnelle, et à la réflexion que j’ai faite sur le sujet.

L’origine des antibiotiques

Tout d’abord, un peu d’histoire. Les antibiotiques ont fait leur apparition au cours du siècle dernier, par erreur. En fait, une moisissure obtenue lors de l’oubli d'un échantillon servant à une expérience scientifique fit naître la pénicilline, premier antibiotique connu. Sa popularité fut immédiate pour traiter plusieurs maladies qui étaient bien souvent à issue mortelle. Cette découverte fut une véritable révolution dans le monde médical de l’époque. L’efficacité de la pénicilline fut éprouvée au travers de près d’un siècle et la preuve est que cet antibiotique est encore fréquemment utilisé aujourd'hui.

Certains ont l’impression, par contre, que le traitement révolutionnaire d’autrefois est moins efficace aujourd’hui. Pourquoi? Est-il produit différemment? Non. Il s'agit seulement que les bactéries, ennemies des antibiotiques, ont appris, comme beaucoup de formes de vie, à résister à cet exterminateur. Il y a eu « mutation », en quelque sorte, des agents d'infection. Vous avez peut-être entendu parler que nous sommes à l’ère des « superbactéries » avec les Clostridiums (C) difficiles, SARM (staphylococcus aureus résistant à la méthylcilline, agent antibiotique puissant) qui défraient la manchette dans les nouvelles. Face à ces menaces, la science pharmaceutique a donc redoublé d'efforts pour trouver une panoplie d'agents antibiotiques plus performants. Il serait trop long de les énumérer ici tant il y a maintenant une diversité de produits sur le marché.

Pourquoi les antibiotiques?

Les antibiotiques sont utilisés pour contrer les infections bactériennes. Ils ne sont d’aucun secours pour enrayer les virus, autre source d’infections. Les virus sont plutôt neutralisés par les antiviraux, nouvellement arrivés sur le marché. La science concentre énormément d’efforts afin de développer des antiviraux efficaces depuis les dernières années. Des exemples de virus que vous connaissez probablement? L'influenza (la fameuse grippe), le VIH (sida), la grippe aviaire…

Il n'y a pas si longtemps, un consensus existait dans le monde de la santé où les infections finissant en -ite (otite, bronchite, sinusite, laryngite, amygdalite...) étaient la plupart du temps de sources bactériennes et donc nécessitaient l’emploi d'antibiotiques. L'évolution médicale a cependant démontré que l'emploi massif de ces agents pour traiter des infections qui n'étaient, finalement, pas toutes d'origine bactérienne, mais aussi virale, contribuait à former de « super bactéries » plus résistantes aux antibiotiques. Maintenant, de plus en plus de critères sont évalués avant de prescrire des antibiotiques. Les praticiens sont plus informés et sensibilisés sur le sujet ainsi que les clients, dont nous les parents. De plus, divers outils dont des prélèvements sont souvent faits pour confirmer la source de l'infection avant de remplir une quelconque ordonnance.

Consultation médicale

Un autre phénomène, celui-ci social et sociétaire, influence aussi ce débat. Au Québec, obtenir une consultation médicale relève bien souvent de la discipline olympique. Le parent qui attend six heures en moyenne à l'urgence s'attend à repartir avec une solution tangible à son problème, souvent sous forme de prescription.

Les médecins sont au courant de cette problématique et bien souvent, signent plus facilement une ordonnance d'antibiotiques à utiliser « si les symptômes s'intensifient et/ou ne disparaissent pas au bout de x temps » afin d’éviter au client une autre consultation avec l’attente adjacente. C'est la réalité et on n’y peut malheureusement pas grand chose. Par contre, ici interviennent la sensibilisation du public et le bon jugement du patient et c’est là que vous entrez en ligne de compte.

Comment savoir si vous ou votre enfant souffrez d'une infection traitable par antibiotiques et qu’il serait souhaitable de prendre des antibiotiques? Voici quelques pistes de réflexion qui me sont bien personnelles et nées de discussions entre collègues, nullement à prendre au pied de la lettre et de façon surtout à susciter un questionnement.

L’option d’un traitement par antibiotiques devrait être particulièrement envisagée lors :

  • De la présence d’une infection bactérienne.
  • D’une consultation médicale où un médecin vous suggère ce traitement (toujours se fier à son médecin en premier lieu, quitte à lui poser une ribambelle de questions ou à demander un second avis au lieu de rejeter complètement cette solution)
  • Entre autres, d’une fièvre persistante qui ne part pas, d’un état de santé qui se dégrade, d’un état ne démontrant aucune amélioration suscitant inquiétude (une consultation médicale s’impose).
  • D’une infection, précédemment traitée avec succès par des antibiotiques.
  • Lors de la présence d’un ensemble de signes cliniques (d’où l’importance de se fier à son médecin) où le traitement éprouvé est les antibiotiques.
Les antécédents

Un autre point à considérer est l’état de santé de la personne malade auparavant. Ceci devrait être la base de toute réflexion selon moi. Les adultes en bonne santé sont munis d'un système immunitaire conçu spécialement pour combattre les agents nuisibles. Ils ont plus de munitions pour combattre les infections de façon efficace et risquent de souffrir d’inconvénients et de symptômes moins sévères. Par contre, le système immunitaire des enfants, des adultes avec un statut immunitaire détérioré de façon passagère ou chronique et les personnes âgées sont bien souvent moins aptes et compétents pour mener la garde du corps humain et déclarer la guerre aux infections. Le recours aux antibiotiques est alors beaucoup plus fréquent, indiqué et systématique.

La chose la plus importante à retenir selon moi de ce long texte est la suivante : être à l'affût, poser des questions et garder un certain équilibre en évitant les positions extrêmes. Malgré toute la presse faite à ce sujet, il est important de se forger soi-même une opinion et surtout de s’informer et d’éviter d’en faire un casse-tête qui détourne l’attention du sujet principal : votre santé!

Claudine Lévesque
Inhalothérapeute, experte en santé mentale et en périnatalité

Claudine a une formation initiale d’inhalothérapeute et pratique depuis six ans en milieu hospitalier auprès d’une clientèle diversifiée. Elle est également la maman d’une petite coquine de 3 ans nommée Émily-Rose. Diverses expériences personnelles et professionnelles lui ont permis d’acquérir une expertise en santé mentale et en périnatalité. De plus, l’allaitement de sa fille pendant 18 mois fut une réelle révélation pour elle, d’où son engagement à temps partiel en tant que marraine d’allaitement depuis plus de deux ans. Dans le but d’une réorientation de carrière future, Claudine poursuit présentement des études au Baccalauréat en Service social ainsi qu’un Certificat en psychologie à l’Université Laval.


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