Santé

Le torticolis congénital

Le torticolis congénital musculaire est la 3e anomalie congénitale musculosquelettique la plus commune après la dislocation de la hanche et le renversement du pied (clubfoot). L’incidence varie entre 0,4 % et 1,9 % (voir notes 1, 2, 8, 16, 18, 19). Le terme « torticolis » est dérivé de deux mots latins, c’est-à-dire tortus qui signifie tortueux et collum qui signifie cou (13).

Le bébé se présente avec la tête inclinée en flexion latérale vers le côté du muscle sternocléidomastoïdien (SCM) hypertonique et avec le menton tourné vers le côté opposé (voir notes 4, 5, 7, 12, 17, 18). Le torticolis congénital se développe au cours des premières semaines de vie du bébé. Il peut être associé à :

  • une asymétrie et à un élargissement du visage;
  • un affaissement de l’éminence frontale;
  • une asymétrie du condyle occipital et de la mandibule ipsilatérale;
  • un aplatissement du crâne (plagiocéphalie);
  • une élévation de la clavicule et de l’épaule ipsilatérale;
  • une scoliose posturale cervico-thoracique( voir notes 14 et 15) .

La présentation clinique est la suivante :

  • tension musculaire du SCM;
  • diminution des amplitudes de mouvements au niveau cervical;
  • complexe de subluxation vertébral au niveau de C0-C1-C2;
  • masse palpable localisée dans le ventre du muscle (voir notes 3, 8, 12, 14).

Le diagnostic de torticolis congénital est basé sur l’histoire clinique, la palpation d’une masse ferme à l’intérieur du muscle et la tension du muscle causant la position anormale de la tête (voir notes 16 et 18). La cause exacte du torticolis congénital est encore inconnue. Par contre, il est suggéré qu’il est le résultat :

  • d’un étirement du SCM lors de l’accouchement;
  • d’une subluxation des hautes cervicales, résultant d’une malposition intra-utérine ou de l’accouchement;
  • d’une pression sur la moelle épinière causée par une tumeur spinale.

Les études ont démontré l’implication de la colonne cervicale dans 50 % des cas de torticolis congénitaux. Le niveau de subluxation vertébrale le plus fréquemment retrouvé est C1-C29. L’utilisation de forceps ou de ventouse, une fracture de la clavicule, une anomalie de la base du crâne, un débalancement des muscles extra-oculaires ou une anomalie génétique sont aussi associés au développement du torticolis chez le nouveau-né (voir notes 5,9,16). Une naissance difficile est impliquée dans 22 % à 42 % des cas de torticolis18. Selon la littérature, la malposition intra-utérine lors d’une présentation par siège est la cause la plus fréquente de torticolis congénital (voir notes 5, 8, 13, 16, 18, 19).

Certaines données indiquent que sur 1,9 % de nouveau-nés présentant un torticolis congénital :

  • 1,2 % avait une présentation céphalique;
  • 6,5 % une présentation en siège complet;
  • 4,2 % une présentation en siège incomplet;
  • 34 %, une présentation en siège franche (8).

Les fœtus en siège expérimentent un environnement intra-utérin différent des fœtus en présentation céphalique (10). L’observation d’une mauvaise posture de la tête aussi tôt qu’une heure après la naissance renforce l’idée que la cause de ces asymétries soit intra-utérine (11). La malposition intra-utérine entraînerait, selon les études, une diminution de l’apport vasculaire aux fibres musculaires du SCM et donc une ischémie aboutissant à une nécrose responsable de la fibrose localisée au niveau du muscle (17).

L’histoire naturelle indique que la résolution des symptômes survient spontanément vers l’âge de 4 à 8 mois, et ce, dans 77 % des cas (voir notes 3, 12, 15, 16). Si la condition n’est pas traitée, le torticolis peut mener à une plagiocéphalie avec aplatissement de la région pariéto-temporale ipsilatérale, à une fissure palpébrale abaissée et plus petite, à une difformité positionnelle de l’oreille et à un aplatissement de l’occiput opposé (2).

Les recherches en chiropratique et en médecine allopathique ont démontré l’efficacité des traitements conservateurs dans la résolution des torticolis congénitaux.

  • Le taux de guérison complète varie entre 95 % et 100 % lorsque le traitement est initié avant l’âge de trois mois (voir notes 7, 18).
  • En comparaison, si le traitement commence entre l’âge de trois et six mois, l’efficacité est de 75 % et de 29 % après l’âge de six mois (7).
  • Par conséquent, le diagnostic et l’établissement d’un plan de traitement le plus rapidement possible permettent de prévenir la progression de la condition et l’apparition de difformités telle qu’une plagiocéphalie.
  • Des conseils peuvent également être donnés aux parents afin de continuer le traitement à la maison en manipulant l’environnement de l’enfant. Par exemple, il est recommandé de disposer certains jouets du côté affecté. Cela permet un étirement actif du muscle par l’enfant lui-même.

Plusieurs des problèmes de la colonne vertébrale observés chez les adultes apparaissent aussi tôt qu’à la naissance. En effet, l’accouchement peut induire un stress au niveau de la colonne vertébrale et au système nerveux en développement. L’irritation nerveuse qui en résulte pourrait être la cause de plusieurs symptômes ressentis par le nouveau-né :

  • Les coliques, la difficulté à prendre le sein, les troubles du sommeil, les infections chroniques et les difficultés respiratoires.
  • Au fur et à mesure que l’enfant grandit, des activités telles que le fait de tenir sa tête et l’apprentissage de la marche peuvent affecter le développement de la colonne vertébrale.
  • Plus tard, les activités sportives et les différentes postures qu’adopte l’enfant influencent aussi le développement spinal.
  • De légers traumatismes au cours de l’enfance ont donc un effet sur le développement futur de la colonne vertébrale et peuvent mener à l’apparition d’interférences au niveau du système nerveux et ainsi empêcher le fonctionnement maximal du corps.
  • Il est important de noter que ces dérangements (subluxations) n’occasionnent pas toujours de douleur ou de symptômes immédiatement. Un suivi régulier chez le chiropraticien permet d’identifier les sources possibles de dysfonctions vertébrales et ainsi prévenir l’apparition de problèmes futurs. Une bonne hygiène vertébrale est la clé d’une meilleure santé.

Il est par ailleurs important de comprendre que le Docteur en Chiropratique ne guérit pas les maladies. Son expertise lui permet d’évaluer la colonne vertébrale dans le but d’identifier les dysfonctions articulaires qui pourraient affecter le fonctionnement optimal du système nerveux. Les vertèbres protègent la moelle épinière. Celle-ci est une extension du cerveau et elle transporte l’information partant du cortex cérébral vers les différentes parties du corps et vice-versa.

Les subluxations interfèrent avec l’habileté des nerfs à transporter cette information vitale. Le système nerveux contrôle et coordonne les fonctions de tous les systèmes du corps : circulatoire, respiratoire, digestif, hormonal, immunitaire et éliminatoire. Tous les aspects de la santé peuvent être affectés par des interférences nerveuses. L’ajustement chiropratique a pour but de restaurer la fonction nerveuse permettant au corps de s’exprimer et de parvenir à un état de bien-être et de santé (17). Il permet d’améliorer l’alignement propre et la mobilité des segments vertébraux de façon à éventuellement réduire la neuro-facilitation responsable des spasmes musculaires (8).

RÉFÉRENCES
  1. Aker P.S., Cassidy D. Torticolis in infants and children: a report of three cases. JCCA; 1990;34(1):13-19.
  2. Binder H. & al. Congenital muscular torticolis: results of conservative management with long-term follow-up in 85 cases. Arch Phys Med rehabil. 1987; 68:222-225.
  3. Cheng J.C.Y. & al. Sternocleidomastoid pseudotumor and congenital muscular torticolis in infants: a prospective study of 510 cases. The Journal of Pediatrics. 1999; 134(6):712-716.
  4. Cheng J.C.Y. & al. The clinical presentation and outcome of treatment of congenital muscular torticolis in infants- a study of 1086 cases. Journal of Pediatric Surgery. 2000; 35(7);1091-1096.
  5. Colin N. Congenital muscular torticolis: A review, case study, and proposed protocol for chiropractic management. Top Clin Chiro. 1998;5(3):27-33.
  6. Cunningham F.G. & al. Williams obstetrics. 21st ed. USA. The McGraw-Hill, 2001:1082.
  7. Demirbilek S. Atayurt H.F. Congenital muscular torticolis and sternocleidomastoid tumor: results of nonoperative treatment. Journal of Pediatric Surgery. 1999; 34(4): 549-551.
  8. Fallon J.M., Fysh P.N. Chiropractic care of the newborn with congenital torticolis. Journal of Clinical Chiropractic Pediatrics. 1997;2;1:116-121.
  9. Fong B.F., & al. Influence of breech presentation on the development of fetal arm posture. Early Human Development. 2005; 81: 519-527.
  10. Fong B. F., & al. Does intra-uterine environment influence fetal head-position preference? A comparison between breech and cephalic presentation. Early Human Development. 2005; 81: 507-517.
  11. Fysh P.N., Kids need chiropractic too. Dynamic Chiropractic. 1992; 10(07): 1-3.
  12. Hammer W. Soft tissue. Dynamic Chiropractic. 1994; 12 (26): 1-3.
  13. Hyman C.A. Chiropractic adjustements and congenital torticolis with facial asymmetry: a case study. ICA review. 1996; 41-45.
  14. Jaber M.R. Goldsmith A.J. Sternocleidomastoid tumor of infancy: two cases of an interesting entity. International Journal of Pediatric Otorhinolaryngology. 1999; 47: 269-274.
  15. Kumar V. & al. Bilateral sternocleidomastoid tumor of infancy. International Journal of Pediatric Otorhinolaryngology. 2003; 67: 673-675.
  16. Levillain I.S. & al. Les pseudotumeurs inflammatoires du muscle sternocléidomastoïdien chez l’enfant. Arch Pédiatr. 2000; 7 :1180-1184.
  17. Ohm J. Why should children have chiropractic care? Pathways to family wellness. ICPA. Spring 2005.
  18. Tatli B. & al. Congenital muscular torticolis: Evaluation and classification. Pediatr Neurol. 2006; 34: 41-44.
  19. Toto B.J. Chiropractic correction of congenital muscular torticollis. JMPT. 1993;16(8):556-559.

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