Santé

Les antibiotiques : tout ce qu'il faut savoir

La pénicilline, découverte au début des années 20 par Alexandre Fleming, a certainement changée le cours de l’histoire. Même si les antibiotiques peuvent être d’un grand secours, ils sont souvent victimes de la désinformation et utilisés à tort.  

L’Organisation mondiale de la santé a réalisé une enquête1 (OMS), auprès de 10 000 personnes provenant de 12 pays différents, afin de déterminer le niveau mondial de compréhension face aux antibiotiques. À la lumière des résultats, 64% des personnes interrogées croient que les antibiotiques peuvent être utilisés pour soigner les rhumes et la grippe, alors qu’ils n’ont aucun impact sur les virus. 

Prescrits pour les mauvaises raisons

Les antibiotiques servent à traiter les infections bactériennes (cystite, infection des voies urinaires, laryngite, etc.) et ne devraient pas être prescrits pour de mauvaises raisons.  « En tant que société nous avons grandi avec les antibiotiques, explique Jean-Yves Dionne, pharmacien. Pourtant, le système immunitaire est redoutable. Il faut simplement lui donner le temps de faire son travail ». Selon Monsieur Dionne, la plupart des infections se résorberaient d’elles-mêmes si nous laissions le temps aux anticorps de faire leur travail. Bien entendu, il faut être attentifs aux drapeaux rouges : fièvre élevée qui ne diminue pas, un état général altéré, détresse respiratoire, etc. Dans ces cas de figure, une consultation médicale s’impose, mais rien n’indique que la prise d’antibiotique sera une finalité.

Selon l’OMS, beaucoup trop d’antibiotiques sont prescrits inutilement. « Même si les médecins se défendraient certainement en disant que c’est le patient qui en fait la demande, explique Monsieur Dionne, je crois qu’il s’agit plutôt d’un réflexe qui est bien ancré dans la pratique. » Selon le spécialiste, on est face à une culture chez le groupe des médecins, eux-mêmes victimes du système centré sur l’urgence : « On prescrit un antibiotique, au lieu de prendre 10 minutes pour expliquer à un patient que ses symptômes vont disparaitre d’eux-mêmes. »

La surutilisation d’antibiotiques n’est pas sans conséquence et représente une réelle menace pour l’humanité. Elle joue un rôle direct sur trois grands axes.

Une flore intestinale bousillée 

Elle a des impacts sur le microbiote intestinal. « L’antibiotique n’est pas intelligent, précise Jean-Yves Dionne. Il agit dans tout le corps et ne détruit pas que les bactéries pathogènes. Il fait un véritable carnage dans l’intestin. ». Une fois la flore intestinale altérée, le patient s’expose alors à une augmentation des risques de diarrhée, de problèmes d’absorption et d’intestins irritables.

Les bactéries deviennent résistantes – Pas les humains ou les animaux

Si les antibiotiques sont incapables de détruire uniquement les bactéries pathogènes lors d’une infection, elles sont cependant redoutables pour s’adapter à leur milieu et devenir résistante. « Contrairement à ce que l’on pourrait croire, explique le pharmacien, ce ne sont pas les individus ou les animaux qui deviennent résistants à un antibiotique. Ce sont les bactéries. » En s’adaptant à leur milieu, elles rendent certaines infections comme la pneumonie, la tuberculose ou la salmonellose, plus difficiles à traiter. La résistance aux antibiotiques est également responsable d’une augmentation du temps d’hospitalisation et d’une hausse de la mortalité.

La faune et la flore sont aussi affectées

La surconsommation d’antibiotiques laisse également une empreinte sur l’environnement. Les médicaments que l’on jette, ou que l’on élimine de notre corps, sont rejetés dans la flore et contaminent la faune et les sols. Ils contribuent ainsi au développement de l’antibiorésistance.

L’utilisation des antibiotiques n’a pas que des côtés sombres. Parfois, leur prescription est inévitable. Sans eux, un bon nombre d’entre nous succomberait à des infections (comme la tuberculose) désormais jugées quasi bénignes.

Les effets secondaires

La prise d’antibiotiques peut s’accompagner de symptômes indésirables qui varient, d’un individu à l’autre. Généralement, ils sont inscrits sur la monographie du produit. Monsieur Dionne suggère de ne pas les lire d’emblée, mais de s’en servir à titre de référence : « Chez certains patients, la lecture des effets secondaires peut induire un effet nocebo. Il est préférable d’utiliser la notice de l’antibiotique pour vérifier si ce que l’on ressent est l’un des effets secondaires possibles et de valider l’information avec un pharmacien. »

Selon le type d’infection, la cure dure entre 5 et 10 jours. Malheureusement, certains antibiotiques liquides ont un goût très amer qui peut rendre leur ingestion pénible. Surtout chez les enfants! Dans ce cas, comment survivre à leur prise quotidienne?

Il existe quelques trucs que voici :
  • Demandez à votre pharmacien d’ajouter une saveur audit antibiotique
  • Gelez les papilles, avec l’aide d’un glaçon, juste avant la prise de l’antibiotique
  • Chez les très jeunes enfants, utilisez une seringue et déposez l’antibiotique vers l’intérieur d’une de ses joues. La déglutition sera plus facile
  • Puisqu’une partie du goût vient de l’odorat, dites à votre petit de se boucher le nez
  • Mélangez la dose de médicament à de la compote de pomme

Même si l’on reconnaît de très grandes vertus aux antibiotiques, leur surconsommation reste une préoccupation mondiale. Il est donc capital d’en faire un usage responsable afin d’endiguer la résistance aux antibiotiques.

Sources : Organisation mondiale de la santéAntibiorésistance et environnementJean-Coutu

Une enquête multipays de l’OMS révèle une large incompréhension de l’opinion publique à l’égard de la résistance aux antibiotiques.

Image de Annie Harvey

Maman de trois garçons, rédactrice Web et chroniqueuse.


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