Papa

Papa reste à la maison

Gardien de fort

Il y a quelque temps, Statistique Canada révélait que le nombre de pères qui décident de rester à la maison avec les enfants a augmenté de 39 % au cours des vingt dernières années. Cette augmentation est d’ailleurs plus marquée à partir de 2006, depuis l’instauration du Régime québécois d’assurance parentale, grâce auquel les pères ont aussi droit à un congé à la naissance de leur enfant. Par ailleurs, le Globe & Mail rapportait en 2011 que dans 12 % des familles canadiennes biparentales, c’est en effet le papa qui reste à la maison.

Loin d’être une norme ou une tendance, on assiste néanmoins à l’éclosion d’une nouvelle réalité : celle des papas qui laissent de côté le rôle traditionnel de pourvoyeur pour tenir celui de gardien de fort, à la maison. Plusieurs changements démographiques et législatifs, combinés à l’évolution des mentalités et des comportements, ont contribué à projeter cette image d’un nouveau père : un père plus impliqué dans la relation avec ses enfants et, cela va de soi, dans la prise en charge des activités parentales. Les femmes occupent plus de place sur le marché du travail, il est donc normal que les hommes en occupent plus à la maison.

Attends que ta mère arrive…

Maman travaille et, dans la foulée, il arrive que son salaire ou ses possibilités d’avancement soient plus intéressants que ceux de Monsieur. Dès lors se pose la question : n’est-il pas préférable que ce soit lui qui reste à la maison? Si au Québec les frais de garde sont toujours abordables, permettant aux deux parents de travailler à l’extérieur, ce n’est bien entendu pas le cas partout. D’ailleurs, le New York Times se penchait sur la question du daddy-mom (papa-maman) dans un article de 2012, Just Wait Until Your Mother Gets Home (Attends un peu que ta mère rentre à la maison). Dans la métropole américaine, en effet, de plus en plus de pères peuvent être aperçus dans les parcs, poussettes et biberons à portée de main. Si les premiers d’entre eux faisaient figure d’exceptions, et se sentaient parfois dévisagés par les autres mères, ils sont dorénavant bien acclimatés et ont même mis sur pieds plusieurs groupes de pères, à l’image de ces groupes d’allaitement.

Regard des autres

On se dit ouvert d’esprit, et pourtant, dans notre société, l’image du père pourvoyeur perdure. « Personne ne l’a dit ouvertement, mais je sentais de la surprise, du jugement dans leur voix, quand je leur disais que ma blonde travaillait et que je restais à la maison », relate Guillaume, 33 ans. « C’est pas parce qu’on doutait de mes capacités… Ben, je pense pas… », ajoute-t-il en riant. « Mais les autres mères avaient l’air d’avoir un peu pitié de moi : pauvre gars abandonné par sa blonde! Pourtant, c’était une décision qu’on avait prise ensemble. Ma blonde n’était pas du tout ingrate. On était juste atypiques. » Pourtant, les préjugés demeurent et la décision de certains hommes de prendre un congé parental est encore mal vue dans des milieux de travail, particulièrement lorsqu’ils sont principalement masculins.

Congé parental

Comme nous le mentionnions, au Québec, les frais de garde peu élevés font en sorte que, dans la plupart des ménages, les deux parents travaillent. Ceci étant dit, de plus en plus de pères profitent du congé parental dans la première année de vie de leur rejeton. Selon le Conseil de gestion de l’assurance parental, après l’instauration du RQAP, le nombre de pères prestataires a connu une augmentation importante : en trois ans à peine il est passé de 37 % des prestataires, à 45 % en 2009. Et ces chiffres ne font qu’augmenter! Pourquoi? D’une part, parce que de plus en plus de femmes occupent des postes importants, où le salaire est compétitif, sans compter celles qui ne souhaitent pas quitter le marché du travail pour toute une année. Pour Guillaume par exemple, acteur et père d’une petite fille, il était tout naturel de rester à la maison. Sa conjointe avait un emploi stable, alors qu’il se trouvait entre deux contrats. D’autre part, de plus en plus d’hommes ont envie de profiter à fond de cette expérience tout à fait unique : s’occuper de son enfant pendant sa première année de vie. Ils mettent donc la carrière de côté, du moins pour un temps, et se consacrent à l’éducation de leur bébé.

« Mon centre de table. J’ai de si beaux déjeuners! », tel que publié sur la page Facebook d’Alexandre en 2013.

Moment privilégié

« C’était maintenant ou jamais », explique Alexandre, père de deux enfants. Élevé par une mère à la maison, avec son frère et ses sœurs, Alexandre avait toujours porté un grand respect à ce « métier où il peut être difficile de se sentir valorisé... Ma blonde s’était occupée du plus vieux jusqu’à l’âge de 2 ans et demi. Elle avait un tout nouvel emploi et moi, j’avais envie de vivre ça à mon tour. » Alexandre est donc resté avec sa fille pendant toute une année. « C’était vraiment super – pas toujours facile, c’est vrai –, mais vraiment incroyable de voir ma poulette grandir. La première fois qu’elle a ri, la première fois qu’elle a mangé des bleuets, la première fois… C’est l’âge où les premières fois arrivent les unes après les autres. En restant à la maison à mon tour, j’ai pu assister à tous ces petits instants extraordinaires. Un moment privilégié… presque tous les jours! »

Remise en question

« Rester à la maison et changer des couches, c’est l’occasion rêvée de se remettre en question. Une véritable introspection! », renchérit Gabriel, 38 ans, aussi père de deux enfants. « Veux veux pas, quand vient le moment de retourner travailler, on se demande quels sacrifices on est prêt à faire. Moi, je savais que je ne voulais plus faire des semaines de 70 heures. La carrière, c’est beau, mais mes enfants le sont beaucoup plus! » Alexandre abonde : « Le retour peut être difficile. » C’est sans doute pourquoi de plus en plus de pères sont également prêts à faire des changements importants dans leur horaire et, si nécessaire, dans la nature de leur profession. Un sondage récent mené par Workopolis nous apprenait que 56 % des pères seraient prêts à accepter une réduction de salaire de 10 % s’ils pouvaient passer plus de temps à la maison avec leurs enfants. De plus, les répondants affirmaient être prêts à changer d’emploi pour obtenir des conditions de travail facilitant la conciliation travail-famille.

« Je travaille moins. C’était une de mes conditions pour reprendre mon poste à la firme », raconte encore Gabriel. « Quand ils seront au secondaire, on verra. Mais en attendant, je veux être présent. Si j’avais pas passé trois mois à changer des couches pendant que ma blonde travaillait, je ne suis pas certain que j’en serais là aujourd’hui. »

Des chiffres qui font sourire

Dans le cadre d’un sondage mené par la firme Léger, 72 % des pères interrogés affirmaient être plus présents que ne l’était leur père. 69 % d’entre eux seraient prêts à rester à la maison pour s’occuper des enfants, et 56 % refuseraient l’emploi de leurs rêves, si cela impliquait d’être moins présent pour leur enfant.

On termine sur cette vidéo (en anglais) extraite du film What to expect when you’re expecting (Comment prévoir l'imprévisible) qui met en vedette une bande de papas qui ont une vision originale de la paternité! Juste pour ces extraits qui reviennent quelques fois, le film vaut la peine d’être vu!

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