Grossesse/Maternité

Chronique Maman Nadine (34): « C’est pas moi, c’est l’autre… »

Je ne me reconnais plus. Non pas quand je me regarde dans le miroir, mais plutôt quand je m’observe réagir et travailler. Non, vraiment! J’ai la nette impression d’être devant une double inconnue, une « autre » que j’aime parfois et que je ne comprends pas en d’autres temps.

Je ne me reconnais plus. Non pas quand je me regarde dans le miroir, mais plutôt quand je m’observe réagir et travailler. Non, vraiment! J’ai la nette impression d’être devant une double inconnue, une « autre » que j’aime parfois et que je ne comprends pas en d’autres temps.

D’abord, je suis d’une nonchalance honteuse. Habituée à sortir du lit que sur une jambe, pimpante et allumée par mille projets, je flâne maintenant entre mes draps, le nez dans un livre ou le regard perdu dans la fenêtre du jardin. On dîne plus tard et nécessairement, le souper est décalé aussi quand il n’est pas « sauté » au profit d’une géante assiette de crudités, fromages et petits sandwiches. La maison est trop souvent sens dessus dessous et il me faut un regain d’énergie matinale deux fois par semaine pour réussir à m’extirper de ma nonchalance et entreprendre de faire reluire planchers et comptoirs. Même si je sais pertinemment que dans d’autres temps j’aurais paniqué… là, ça ne me dérange pas. Par chance qu’on dit qu’à la veille de l’accouchement, on a une envie de nettoyer… Je reviendrai de l’hôpital dans un environnement relativement propre!

Appelez-moi sans gêne la nouvelle paresseuse heureuse. Je passe des heures à la bibliothèque me promenant à la recherche d’un bon livre contrairement à la course habituelle entre les rangées. Je tricote plus qu’à l’habitude alors que la lessive propre s’entasse dans un panier à linge débordant. J’ai ressorti un vieux livre de mots croisés et munie de mon gros dictionnaire, bien assise dans ma chaise longue, à l’ombre, je me creuse les méninges modérément. Je vais au marché quelques fois par semaine que pour le bonheur simple de sentir les fleurs, tâter les légumes frais, m’enivrer de l’odeur du pain frais et croquer un fruit bien mûr. Je jardine sans hâte et sans presse, prenant le temps d’expliquer à Miss Lulus le nom des fleurs. Sans le savoir, j’ai mis la pédale douce. Comme si je me promenais à bicyclette au lieu d’être dans une voiture. Comme si j’étais sur une route de déserte au lieu de rouler sur l’autoroute bondée.

Je me suis appliqué l’étiquette d’improductive avouée. Devant les derniers contrats à remplir, j’ai le crayon en panne, le cerveau en bouilli et l’inspiration fanée. Atteinte de plein fouet par le syndrome de la page blanche, je regarde, peinée, l’écran de mon ordinateur. Rien ne vient. Rien ne va. Et le plus étonnant c’est que je ne ressens pas l’urgence de produire. Je sais que l’inspiration viendra. Le seul doute : quand? Alors au lieu d’avoir terminé tous mes contrats depuis deux semaines, j’étire ma productivité sur les dernières semaines de mon congé. Peut-être n’ai-je pas vraiment « hâte » que ce soit la véritable fin? Peut-être que je redoute d’attendre, comme à ma première grossesse, la venue du bébé, une fois ma DPA dépassée?

Si la « moi d’avant » était sûre d’elle et n’hésitait pas devant les choix, là « l’autre » qui a pris la place dans ma tête éprouve une difficulté monstre à prendre une décision. J’hésite. Je doute. Je retourne dix et même quinze fois une question banale comme « Que mange-t-on pour souper? ». Le temps que je passe à faire l’épicerie a doublé : je lis les étiquettes, compare les produits et choisis minutieusement les denrées. Bref, ça me prend une éternité. J’ai hésité pendant trois jours entre le régime de base et le régime particulier offert par l’assurance parentale. Le prénom de mini-fiston n’est pas encore choisi. Pire, nous en avons rajouté un. Alors, notre liste s’allonge au lieu de diminuer. Le matin, j’évalue longuement si je devrais mettre une jupe ou opter pour une robe. « Par chance que ta garde-robe a diminué », ronchonne alors mon chum.

D’où vient cette autre « moi »?

Si je ne me reconnais plus, il doit bien y avoir une raison. Peut-être est-ce…

l’effet de la relaxineDanielle, mon entraîneur de ballon, m’a soumis une piste vraiment pas bête du tout. Puisque je suis « presque » en congé, l’adrénaline a chuté et mon corps se relâche. La relaxine prend toute la place. J’ai l'impression d'avoir une baisse d'énergie, mais en fait c'est une augmentation de la relaxation.

l’effet du beau temps… Le soleil est attirant. Il veut absolument que j’aille dehors et ainsi je délaisse l’ordinateur, le téléphone et le ménage.

l’effet de la fin de la grossesse… Je ressens le besoin de délaisser le boulot, mais en même temps, je me retiens à lui par peur inavouée de me retrouver à ne rien faire. Très contradictoire, mais très, très « moi » (enfin, je me retrouve un peu).

Autre signe de changements
La panique semble m’avoir désertée. Je suis étrangement calme et sereine.

-La chambre n’est pas encore prête… « Bahhh! D’ici une semaine, ce sera fait! »
- Le prénom n’est pas choisi… « Bahhh! En lui voyant la binette, ce sera plus facile! »
- Nos valises (la mienne, celle de mini-fiston et celle d’Adèle) ne sont pas prêtes… « Bahhh! Six semaines, c’est 42 jours pour faire les bagages. J’ai le temps! »
- Mon plan de naissance n’est pas écrit… « Bahhh! Il n’est pas mis sur papier, mais je l’ai « dans ma tête ». Je ne serai pas paralysée devant une page blanche! »

Vive le lâcher-prise!

En analysant mes états d’âme et mes occupations nouvelles, je réalise que j’ai appliqué les principes de base du « lâcher-prise ». J’ai évacué le stress destructeur de ma vie (café inclus!) et je mise sur la détente. Gâteries et douceurs sont à l’honneur : j’ai trouvé de délicieuses recettes maison pour me faire des masques et des exfoliants. Relaxation et bien-être sont privilégiés dans le choix de mes activités.

J’ai même « effacé » de mon esprit ma DPA pour ainsi attendre plus sereinement mini-fiston. Il faut le faire! À ma première grossesse, je crois avoir pleuré chaque matin après avoir franchi le cap des 40 semaines quand je me réveillais et constatais que le travail n’avait pas débuté durant la nuit. Si Adèle s’est finalement pointée, le nez à 41 semaines et un jour, elle devait être bien au chaud dans mon ventre alors que le mercure dégringolait près des – 30 degrés au-dehors. Cette fois-ci, qui me dit que Mini-fiston n’est pas dans un bedon climatisé d’où il ne voudra pas sortir parce que l’humidité extérieure l’effrayera. « All right! Tu sortiras quand tu le voudras. Moi, je ne me stresserai plus avec une date… »

Hourra! Ce nouveau « lâcher-prise » est efficace et bienfaisant. Il faut que je m’arrange pour qu’il reste bien après mon accouchement.

Continuité ou nouveauté?

Je n’ai pas allaité Adèle. J’ai choisi délibérément le biberon, car je ne me sentais pas à l’aise dans l’allaitement. Et ce, malgré la pression sociale très forte et tout en connaissant bien les bienfaits du lait maternel. Je n’ai pas regretté ma décision. Toutefois, cette fois-ci, je me dis que j’essayerai peut-être. Pour me donner un choix véritable. Je garde donc la porte ouverte à cette possibilité nouvelle sans qu’elle devienne une obligation ou une réussite absolument nécessaire. Je n’ai que faire de la pression inutile qu’on s’inflige. Alors peut-être mini-fiston bénéficiera-t-il d’un allaitement mixte, sait-on jamais? De toute façon, il est trop tôt pour prendre une décision et maintenant, je ne peux ni prédire comment ça se passera. Une chose est certaine, ce petit prince sera nourri avec amour… sein ou biberon!

Même chose pour mon accouchement. Je voudrais avoir un autre accouchement naturel, mais qui peut m’assurer sans l’ombre d’un doute que je le vivrai comme la dernière fois? Alors, cette fois-ci, je n’ai pas fait l’autruche et j’ai lu sur la césarienne et la péridurale contrairement à il y a 4 ans. C’est encore un exercice de lâcher-prise et de confiance envers l’inconnu.

Bonne fête les papas!

Il existe bien des sortes de papas :

Je… Je vais devenir papa bientôt!
Elle… Ma blonde est enceinte!
Nous… Nous avons accouché.
On… On attend un bébé!

Comment est le futur papa chez vous? Écrivez-moi... Ici, c'est un papa "on" qui règne. Mais aussi un papa "Je-tu-il-nous-vous-ils" :

Je… Je t’aime (dixit moi-même à lui) ou « Je vous aime » (dixit lui à nous!)
Tu… Tu seras un bon « double » papa!
Il… « Il est génial mon papa, hein? », que me dit souvent Adèle.
Nous… Nous sommes la plus drôle des familles avec nos rituels rigolos.
Vous… Vous, les enfants, saurez toujours comment faire fondre son cœur!
Ils… Ils (tes enfants) t’aimeront bien fort et sont chanceux de t’avoir dans leur vie!

L’an passé, j’ai écrit le texte le plus juste sur les papas. Et étant dans une crise d’improductivité, en le relisant, je ne sais ce que je pourrais ajouter à la chronique Je suis la maman, tu es le papa et c'est très bien comme cela! pour l’actualiser. Sauf de dire peut-être que pour vivre depuis quelque temps avec ma schizophrénie passagère et mon dédoublement de personnalité tout de même charmant, mais lourd à supporter par moment, il a fait ses classes! J’ai extrêmement hâte de le voir s’amuser avec son fiston. Je trouve que les hommes sont extrêmement touchants quand ils s’amusent et prennent soin de leurs enfants. Une citation de Pythagore (moi qui pensais qu’il n’avait créé que son fameux théorème!) très juste sur le sujet : « Un homme n’est jamais si grand que lorsqu’il est à genoux pour aider un enfant. » Grand moment de complicité et de proximité à prévoir. Grands remous d’émotions aussi! Je sais qu’il lui expliquera à moins d’un mois de vie les règles du hockey et les stratégies du football et que je trouverai cela attendrissant quand même! Bonne fête à tous les papas!

Bonne semaine!


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