Côté humeur : c’est la pire semaine de ma grossesse. J’ai la patience à moins 10. Un rien me fait grimper dans les rideaux. Je suis capable de sentir distinctement l’adrénaline et la furie circuler en moi. Je suis en quarantaine. Cause : mauvaise humeur extrême difficilement contrôlable. Mais que se passe-t-il?
Un orage gronde
Probablement que la confusion d’émotions qui m’habitent y joue pour beaucoup, mais mon humeur est toujours à un doigt d’exploser. Il rôde autour de moi une constante menace aux larmes, à l’emportement, à l’exaspération profonde ou au sentiment « je me sens seule au monde ». Tantôt, ça va. Deux minutes plus tard, ça ne va plus du tout. Mais tout cela n’est pas physique. C’est un malaise autre, intérieur et fluide que je n’arrive pas à saisir. Un mélange d’angoisse, de peur, d’anticipation folle, de questions, de prise de conscience que le temps passe vite et bien sûr un peu de fatigue accumulée. Jumelez le tout aux journées moches, pluvieuses et froides après les journées de « presque été » qu’on avait goûtées auparavant. Si le deuxième trimestre est synonyme d’un retour de l’énergie, j’ai eu quelques journées « inappropriées » qui se sont infiltrées dans mon calendrier. Au lieu de ne pas trop m’en faire, ça m’a doublement coulé le moral. Je me sentais exactement comme la météo. Que personne ne me dise que l’absence de soleil n’influence pas notre humeur…
Quand l’orange gronde, à la maison, on m’évite. Tant mieux. Je n’ai pas l’énergie pour la discussion ou l’explication. Mais quand je dois m’y soumettre, je suis trop vite exaspérée et je perds patience… Il arrive que l’orage se déverse sur Adèle…Et là, c’est le déluge des larmes : pour elle et pour moi. Je me sens coupable de lui infliger ma mauvaise humeur et mes tempêtes intérieures. Et si elle réclame vitement son « paaaaaaaaaaaaaaaaapaaaaaaaaaa », mon cœur se fracasse. Je sais que c’est de la manipulation typique des 3 ans, mais ça m’atteint directement dans le cœur. Tant mieux, parce que rapidement, je me ressaisis. Je me rends compte que c’est ridicule de « pogner les nerfs » pour des futilités. Mais… ça bouille toujours en dedans. Comment faites-vous pour faire baisser la pression de la bougonnerie ou de l’impatience? Des trucs? Écrivez-moi…
L’angoisse du mois de septembre
Il pleut des questions sur ma vie ces jours-ci. Probablement que ce déluge est un autre facteur influençant mon moral au ras de la pelouse. Inopinément, les questions dégouttent sur moi comme un évier qui coule. Le supplice de la goutte nouveau genre. Les questions proviennent directement de mon inconscient mi- malicieux mi-démoniaque qui essaie de me déstabiliser. « Tu vas arriver comment avec deux enfants pour travailler à la maison? », « Tu te crois meilleure que d’autres pour y arriver? », « Tu penses que tu auras encore du temps libre pour toi? » (Et après celle-ci, je l’entends ricaner! Je n’aime pas cela. Décidément, mon inconscient n’est pas de mon bord!), « Peut-être que mini-fiston ne dormira pas la nuit pendant des mois… peut-être même un an? », « Tes 24h sont toujours archi remplis, penses-tu pouvoir en acheter des supplémentaires à rabais sur eBay? », « Tu es prête? », etc. Un supplice… Comment le faire taire, je n’en peux plus? Ces questions sans réponses me rongent.
Que dire aussi de l’angoisse de septembre qui m’enveloppe! J’accoucherai vers la mi-juillet. Mon chum aura 3 semaines de congé de paternité. Probablement qu’il l’étirera pour quelques jours avec l’accord de ses patrons. Déduction : on sera déjà rendu au mois d’août. La famille et les amis seront en vacances les uns après les autres. L’été, j’ai toujours mis, moi-même, la pédale douce quant à mes piges ou mes projets de livre. Alors, ce sera très relaxe. Et un nouveau-né dort beaucoup et se trimballe aisément. De plus, il devrait faire beau alors on pourra se lover tous les deux sur ma future balançoire en regardant Miss Lulus jouer dans son bac à sable avec toutes ses poupées et ses pouliches. Mon chum aura aussi son horaire d’été ce qui fait qu’il ne travaille pas le vendredi après-midi. Les week-ends seront un peu prolongés. Bref, l’été ne me fait pas peur.
Sauf qu’un jour septembre arrivera. Inévitablement. Mini-fiston aura 2 mois. Fini l’horaire d’été au bureau d’Éric. Retour des cours de natation, l’heure du conte et le début de la prématernelle pour Adèle quelques matins par semaine. Et je sais que l’envie d’écrire me reprendra après avoir déposé mon crayon pendant une dizaine de semaines. Et avec septembre et l’automne se multiplient les journées pluvieuses, venteuses ou trop fraîches. Des journées qui nous confinent à la maison. Suis-je folle ou trop prévoyante de penser à ceci alors que les beaux jours du printemps ne font que commencer? Je ne peux pas m’empêcher d’y penser. J’aime mieux m’y préparer. Une copine m’a dit qu’au premier enfant, on voudrait que tout soit impec et on passe des heures à récurer et à stériliser tandis qu’au deuxième, on tourne les coins beaucoup plus ronds. Bien des tâches deviennent « non prioritaires » et on se trouve des trucs pour se ménager des minutes bien à soi. Une ou deux par jour, au moins, s.v.p.!
Ce qui me fait peur, c’est d’organiser mes journées. Les heures pendant lesquelles Miss Lulus fait sa sieste ne seront peut-être pas coordonnées avec celle de Mini-Fiston. Après le déjeuner, de quoi auront l’air nos matinées à trois? Je ne voudrais pas que tout se passe à la course. Je veux préserver du temps pour les deux… et pour moi aussi! J’ai pris la décision qu’Adèle n’ira pas à la garderie pendant mon congé. Je trouvais plus épuisant la perspective d’aller la reconduire et la chercher en auto que de la garder avec moi. Et d’abord, je serai à la maison, autant en profiter, car bientôt l’école sera là! Elle fréquentera, trois matins par semaine, la prématernelle à un coin de rue de chez moi. On pourra y aller à pied! J’imagine qu’une nouvelle routine s’installera peu à peu. Tranquillement. On s’adaptera tous, mais septembre me fait plus peur que juillet… Enfin, on n’est qu’en avril, je devrais peut-être relaxer un brin. Est-ce exclusivement féminin de vivre l’angoisse anticipée? Je me le demande…
Vert printemps
Consolation qui apaise mes instants de panique : le printemps est là et il y a dans l’air du temps une folie légère pour la décoration et la rénovation. Les stationnements des centres de rénos du quartier fourmillent de gens. On n’y échappe pas. Transformation extrême pour notre chambre et celle de fiston. On passe du bleu au brun pâle avec des accents de turquoise dans mon havre de sommeil. Pour mini-fiston, les couleurs choisies sont « beurre d’arachides » et « vert laineux ». Étrange! Désormais j’aime le vert… pourtant, avant, je n’en étais pas folle. Le mélange des couleurs de sa future chambre rappelle le bois, la forêt, les champs, l’herbe, les brindilles, les feuilles… C’est frais, doux et lumineux! Un peu innovateur, je n’aurais jamais pensé opter pour ce style pour un poupon, mais je n’en pouvais plus des oursons, des animaux de la ferme et des camions. Je vous montre des photos bientôt… promis!
Moi et lui
Durant ce sixième mois de grossesse, fort exigeant parait-il, il n’est pas rare de prendre deux kilos plutôt qu’un. Ouf! Ça me rassure un brin. J’ai la sensation que mon ventre s’étire. J’en ressens les tiraillements jusque dans le dos.
Pendant ce temps, j’ai presque un géant dans le ventre. 32 cm de bébé, c’est tout de même grand! Pour un endroit si restreint, on s’entend. Tu dois être en boule…
Moi, lui, elle et papa… à la télé!
Mercredi matin, soyez au rendez-vous! Regardez la chronique Mamanpourlavie.com d’Isabelle Pagé à Salut Bonjour vers 8h30. (Si vous la manquez, elle peut être visionnée
à partir de notre site
) Vous nous y verrez tous en primeur lors de notre passage chez UC Baby pour une échographie 3D. Vous rencontrerez même mini-fiston! Une expérience bouleversante! Voir en trois dimensions de quoi aura l'air mini-fiston. Mais vous devrez user d'imagination, car monsieur est timide, il se cachait avec ses bras. Conclusion finale : il ressemble à sa sœur.
Bonne semaine!
26e semaine de grossesse
