Je pensais être la seule à qui tous ces hasards fâcheux arrivaient. J’échappe tout. Ou plutôt, tout me glisse des mains (la nuance étant que ce n’est pas moi qui porte la faute, voyons!). J’oublie des détails ou j’ai des trous de mémoire. Je répète la même histoire à mon chum alors que je la lui ai contée la veille. Je cherche mes idées aussi souvent que mes clés au fond de ma sacoche. J’ai des excès de panique en croyant avoir oublié quelque chose. Bref, je suis maladroite en plus de multiplier les lapsus et les « pieds dans la bouche ». Gaffeuse…9 mois à la fois!
Être maladroite est même devenue un symptôme de grossesse pour mon amie Kathleen et moi. C’est même devenu un « running gag ». Chaque fois qu’une de nous deux se raconte la dernière bêtise, l’autre lui demande toujours « Coudonc… Es-tu enceinte, toi? »
Mes catastrophes toutes personnelles!
Ma cuisine devient, l’espace de mes grossesses, une zone hautement dangereuse. Trop de gaffes s’y sont produites! Dans mon répertoire personnel, trois mémorables catastrophes culinaires.
«En préparant les assiettes pour le souper, j’ai déposé une assiette directement sur un élément du four (encore en allumé… bien sûr!). J’ai ensuite demandé à mon chum de l’enlever de là… Du coup, il se brûle, lâche la brûlante assiette qui se brise en mille morceaux, je pars à pleurer et déclare sur-le-champ mon repas dans la catégorie des catastrophes. »
«La même semaine, je concocte un potage avec mon nouveau mélangeur. Je verse le mélange encore chaud dans le bocal, met le couvercle (C’est déjà cela! J’ai déjà omis de le replacer pendant une préparation de daiquiri aux fraises archi sucré! Un tourbillon de liquide sucré, donc collant, a survolé la cuisine… Le dégât jusqu’au fond des armoires… je vous évite tous les détails!) et actionne le bouton « purée ». Vroum! Le potage-en-devenir monte dans le mélangeur, parvient à s’infiltrer dans les joints du bouchon et vient me brûler la paume de la main qui tenait fermement le bouchon pour éviter une catastrophe semblable à celle du daiquiri. Su-per! Bra-vo! La main rougie, honteuse d’être si gaffeuse, si maladroite et si pressée, j’ai tout sacré à la poubelle! »
«J’ai réussi à faire brûler du chocolat blanc que je faisais fondre au four micro-onde. Génial! J’ai dû recommencer une recette de gâteau au fromage en pleurant (encore une fois). »
Un lapsus écrit… et masculin
Je ne suis pas la seule à dire des bêtises. Personne n’est épargné. À croire que le symptôme s’empare même de mon chum. Après la dernière échographie, il a écrit un courriel à sa famille et ses amis. En le terminant, il leur spécifie que j’écris chaque semaine sur le site Mamanpourlavie.com mon récit de « grosse ». D’accord, une faute de « frappe », ça arrive. Mais de là à oublier trois lettres à la fin d’un mot… Dois-je vraiment croire à une manœuvre de son inconscient? Je suis sceptique.
Club des gaffeuses
Heureusement, une recherche sur le net m’a réconforté. Je ne suis pas la seule. J’ai noté plusieurs histoires mémorables de maladresse légendaire. En fouillant le forum de Mamanpourlavie et en interrogeant des amies, j’ai fait un petit palmarès de nos maladresses légendaires. Histoires d’en rire, sinon on passerait notre vie à pleurer…
- Chez Isabelle, ses lunettes et jusqu’à la manette de la télé ont disparu tour à tour! Sans compter la communauté toujours grandissante des bas orphelins. Il y a du monde au pays des objets égarés.
- Sophie, elle, a perfectionné sa dextérité « pédestre » en ramassant mille et une choses sur le plancher des vaches… même ses sous!
- Les chats des femmes enceintes se font plus souvent écraser la queue.
- Une future maman a réussi à s’asseoir directement à côté du siège de toilette…
- Une autre a trouvé que les cadrages de porte avaient rétréci… ses « bleus » en témoignent!
- Les chandails de maternité sont davantage tachés ou abîmés sur la partie recouvrant le ventre. On ne calcule pas aussi bien nos distances!
- Une maman en devenir est même sortie de la douche sans se rincer les cheveux…
- Andreann a usé de post-it pour pallier sa mémoire en vacances prolongées!
On est toutes des stars
Oui, Angelina, Gwyneth et autres minettes hollywoodiennes sont des superstars aux bedons saillants. Mais le week-end dernier, au Salon Maternité-Paternité-Enfants, j’ai vu des centaines et des centaines de bedaines québécoises. Belles. Resplendissantes. Rayonnantes. Lumineuses. On est toutes des stars.
Ces femmes portent la vie et font l’envie de plusieurs. En fait, elles sont doublement en vie. C’est magique. Vraiment, on vit dans une belle époque où les femmes enceintes ne sont pas gênées de l’être et ne doivent plus se cacher. Plus de vêtements de camouflage. Chacune y va pour être confortable, belle et sexy. J’ai vu des centaines de futures mamans qui prenaient soin d’elles, qui entrevoyaient leur grossesse comme une aventure formidable et qui se flattaient le ventre avec une tendresse infinie. J’ai vu des femmes bien dans leur peau et heureuses de sentir grandir en elle un petit bébé. Et l’espoir d’un monde meilleur a grandi en moi! C’est tellement beau! Et je me suis trouvée tellement chanceuse de vivre cette expérience-là encore une fois et de me sentir si bien. Chanceuse, et surtout privilégiée. Car, j’ai aussi entendu des histoires de filles qui attendent le bon chum, des problèmes d’infertilité qui persistent et des grossesses qui se déroulaient sur une route cahoteuse. Mais, la vie battait pleinement au Salon, je vous le dis!
Prise de conscience
Comme Adèle, j’avais un peu perdu de vue que dans environ trois mois nous aurions à la maison un minuscule petit poupon. En vivant avec une grande Miss Lulus, aux jambes longues, aux doigts agiles et à la langue bien déliée, j’avais presque oublié que le bébé que j’aurai serait un tiers moins grand qu’elle et que son pied tiendrait au creux de la main de ma grande fille. Bouleversant! En me penchant sur les poussettes et en regardant chaque petit bébé au Salon Maternité, j’ai pris conscience que mini-fiston sera lui aussi tout-petit. J’ai senti une bouffée chaude m’envahir en songeant que je le bercerai doucement, qu’il cherchera à se cacher au creux de mon cou, qu’il serrera mon doigt de sa menotte pour s’endormir. Qu’on sera bien collé ensemble… même à 30 degrés!
J’ai trouvé!
L’album de bébé que j’utiliserai pour Mini-Fiston. Je cherchais un journal aux couleurs douces et câlines. Pas de contrastes vifs ou d’illustrations trop détaillées. Voilà, j’ai trouvé! Le Journal de mon bébé! Un livre assez épais, bien relié avec un boudin en plastique robuste (qui résistera aux nombreuses fois où je le feuilletterai dans les années à venir!) et qui est agrémenté de magnifiques photographies! « C’est lui que je veux! », ai-je dit à mon chum. Il m’apparaît intime. C’est exactement ce que je recherchais. Les textes sont présentés en lettres attachées; on dirait que c’est écrit à la main. Des onglets séparent les six sections de l’album, on s’y retrouve facilement. Un mignon coup de cœur! Et je vais de ce pas commencer à le remplir!
Bonne semaine!
