Échec à l'allaitement difficile à accepter

Bonjour à tous.
Alors voilà la longue histoire courte:

J'ai eu une grossesse somme toute idéale, malgré de forts maux de dos qui m'ont de beaucoup raccourcis mes nuits de sommeil plusieurs mois avant l'accouchement. L'accouchement s'est très bien déroulé, en à peine 3h. Par la suite, ça s'est un peu gâté: 4 nuits blanches d'affilées, la maternité était pleine à craquer, les infirmières ne savaient plus où donner de la tête, ce qui fait que le lendemain de mon accouchement, nous avons été laissés à nous-même. Ce n'est que le surlendemain en fin de journée qu'une infirmière a finalement pu venir voir une tétée pour me dire que ce n'était pas une tétée nutritive, que bébé ne se nourrissait pratiquement pas et que je devais tirer mon colostrum au maximum (je n'arrivais pas à tirer 5ml en 30 minutes, et pourtant j'insistais à m'en massacrer les seins...) et combler au gobelet. Il faut aussi préciser qu'en même pas 2 jours, bébé avait perdu 9.6% de son poids. Bref, par la suite, on m'a dit que je ne faisais pas non plus assez de lait, on m'a donc apporté de la préparation pour combler les besoins de mon bébé.

Une fois sortis de l'hopital, une infirmière du CLSC est venue nous voir tous les jours pour s'assurer que la perte de poids était stabilisée. J'étais très anxieuse face à tout ça, l'impression de ne pas nourrir correctement mon bébé, en plus qu'on devait le réveiller pour le faire boire toutes les 3h et que j'étais déjà complètement épuisée de mes nuits sans sommeil. Les pires boires étaient la nuit, où je tentais de le faire téter 30 minutes, ensuite je me tirais pendant que mon conjoint comblait au gobelet avec préparation, et avec le peu que je tirais. Ça nous prenait plus de 1h30 à chaque 3h. Après quelques jours nous étions complètement épuisés.

Nous avons loué un tire-lait Medela, je faisais téter bébé, je me tirais, et on devait quand même combler avec la préparation au gobelet. Ma montée de lait a prit 7 jours à arriver. Même après l'avoir eu, je devais combler avec de la préparation pour que bébé prenne du poids. Après près de 2 semaines, mon conjoint était inquiet de me voir faire une dépression à force de crises de larmes répétitives et de découragement. J'ai donc eu un lâcher prise et décidé de lâcher le gobelet pour intégrer le biberon. Pour tenter de remonter la pente un peu, j'ai donné un peu moins le sein au bébé pendant quelques jours en me contentant du tire-lait et j'ai complètement arrêté la tétée au sein la nuit. J'ai commencé à prendre du Fenugrec et du Chardon béni, j'ai vu une légère amélioration lors des tirages: je réussissais à tirer 5oz le matin (c'était 3oz avant), mais par la suite ça se situait autour de 1-2 oz à chaque tirage durant le reste de la journée. Après une autre semaine, la production a baissée à 3oz le matin, et presque plus rien le reste de la journée. J'ai recommencé à mettre bébé plus souvent au sein et j'ai commencé à prendre du dompéridone. Cela fait maintenant une semaine que je le prends, j'ai recommencé à le mettre au sein la nuit, en plus de continuer à me tirer. Mais il faut toujours combler avec de la préparation. Exemple: je l'ai mis 1h15 au sein, il s'est endormit, j'ai essayé de me tirer et il ne sortait plus rien. 10 minutes plus tard, bébé se réveille, a encore faim et j'ai dû combler avec près de 3oz. Malgré tout mes efforts, ma production continue de baisser (2oz le matin, pratiquement rien par la suite après une tétée qui continue de laisser bébé insatisfait).

Bref, je ne sais plus quoi faire. Une des infirmières du CLSC a émit l'hypothèse d'une hypoplasie mammaire.

J'essaie tant bien que mal de me dire que l'important est que mon bébé mange à sa faim, soit en santé et prenne du poids, mais je ne suis pas capable de faire mon deuil de l'allaitement. Ou même encore de simplement lui donner de mon lait, que ce soit au biberon ou au sein.

Mon bébé a maintenant 1 mois, et ne fait pas de confusion sein-tétine. Mais j'ai de moins en moins espoir de réussir à lui donner de mon lait encore longtemps.

Je tiens à le repréciser: je prend du Fenugrec, Chardon béni, et Dompéridone 2x aux 6h.

Est-ce que quelqu'un a déjà été dans ma situation? Comment avez-vous vécu ça? Qu'avez-vous fait?

Merci à l'avance 

Je te comprends!

Ma fille a eu 2 ans en octobre et j'ai encore du mal à accepter le fait que je n'ai pas pu allaiter et que je ne pourrai probablement pas allaiter exclusivement mon prochain enfant (je suis enceinte de 30 semaines).

J'ai eu une grossesse normale aussi, accouchement par césarienne d'urgence à 42 semaines. Je n'ai jamais eu de montée laiteuse. À 2 jours de vie, alors que j'allaitais aux 10 minutes, bébé avait perdu 15 % de son poids à la naissance. Ont commencé alors les visites à la clinique d'allaitement à tous les deux jours, le dompéridone 4 fois par jours, le chardon, le cathéter pour ne pas habituer bébé au biberon même si on devait compléter à la préparation. Je tirais mon lait 6 fois par jour. Ma fille prenait très bien le sein et sa succion était correcte... J'étais aussi suivie par une conseillère en allaitement (ICBL).

J'ai tenu 4 mois à allaiter et compléter avec de la formule. Après 1 mois de cathéter sur le sein, on a passé au biberon parce que chaque boire prenait 2h et revenait aux 3h, j'étais épuisée. Je continuais d'allaiter et je complétais avec le biberon. Évidemment, ma fille a fini par se tanner de têter comme une malade pour ne rien avoir, donc a commencé à se désintéresser du sein.

À 4 mois, j'allais encore à la clinique d'allaitement chaque semaine et on continuait à me dire que ma production allait déclencher un jour et que je pourrai lâcher le biberon. Ce n'est jamais arrivé.

J'ai abandonné à 4 mois avec des critiques des infirmières de la clinique. Je n'en pouvais plus. Je n'avais aucun des avantages pratico-pratique (je dis pratico-pratique car je connais les autres avantages pour le bébé) de l'allaitement (puisque je devais compléter avec de la formule, qu'il faut trainer, faire chauffer, stériliser) et aucun des avantages du biberon (comme j'allaitais et que je ne pouvais pas sauter de boire, c'était moi en permanence).

Maintenant, on sait que je n'ai pas suffisamment les glandes développées. J'espère quand même pouvoir allaiter exclusivement, mais je me fais tranquillement à l'idée que je ne pourrai peut-être pas le faire.

Donc, je te comprends et ce n'est pas facile, le deuil est difficile à faire. Ce que j'ai trouvé le plus difficile, c'est que personne ne me comprenait : les pro-allaitements trouvaient que je devais faire plus d'efforts et continuer d'allaiter malgré que je ne pouvais pas le faire exclusivement et les pro-biberons me disaient que je me « plaignais » pour rien, que mon bébé était en santé et que ce n'était pas la fin du monde.

J'espère vraiment que ça va fonctionner pour toi et prends des décisions pour toi, sans te soucier de ce que les autres pensent. Surtout, ne laisse personne sous-estimer ton deuil et ta déception. Ça part d'une bonne intention, mais c'est vraiment blessant de se faire dire à répétition qu'on n'a pas de raison d'être déçue, parce que notre bébé est en santé... 

Difficulté avec l'allaitement
Bonjour a toutes, j'ai lues tous vos textes et il y en a certaines que c'est la même chose qui se passe de mon bord. Mon bébé a 3 semaines et j'ai beaucoup de misère a le satisfaire au sein. Il s'endort tous le temps après 5-10 minutes. Sa me prend environ entre 40 minutes et 1 heure. Quand je crois qu'il a fini, il gigote toute de suite après et commence a pleurer. Sinon après que j'ai fini de l'allaiter aux deux seins, 15 minutes après il pleure qu'il a encore faim en suçant son poing. Quand je lui donne une préparation, il le boit assez vite et n'endors pas longtemps après plus longtemps. Desfois quand je fini de l'allaiter, il peut dormir max 2h avant de se réveiller et avoir encore faim. Quand je tire mon lait, sa donne environ 1 oz a 1 oz et demie pour les deux seins après 40 minutes. Je crois pas que c'est assez hein ? Devrais-je laissée tomber l'allaitement ? Il a l'air tellement plus heureux quand il boit avec une bouteille de préparation...  

Oh que je te comprend... j'ai dû faire le deuil de mon allaitement pour ma plus vieille quand elle n'avait que 4 jours. Je ne raconterai pas mon histoire ici, mais j'ai posté un message dans la section sur les biberons qui parle de la stigmatisation et du deuil de l'allaitement. Il y a plein, plein plein de témoignages qui ressemble au tiens d'ailleurs. Je t'invite à aller y jeter un coup d'?il.
C'est ici: http://www.mamanpourlavie.com/forum/sujet/la-stigmatisation-du-biberon-et-le-deuil-de-l-allaitement

Ceci dit, je crois que tu te trouves présentement à la croisée des chemins. Si tu décides de continuer d'allaiter, il y a moyen d'y arriver. Si tu décides de cesser, il y a aussi des moyens pour bien vivre cela. Ce n'est que toi qui peut le savoir et je tiens à te certifier que, peu importe ce que tu choisira, tu es une bonne mère!!!!!

Si tu veux continuer l'allaitement, je crois que tu devrais cesser le gobelet, de cesser de le réveiller la nuit et d'allaiter à la demande. Tu seras probablement non-stop en train de l'allaiter pendant un certain temps au début, mais plus ton bébé sera au sein, plus ta production sera stimulé. Plus tu donnes des gobelets, moins tu es stimulée et ce n'est pas le tire-lait qui peut le faire... Cela dit, il faut quand même faire attention au poids, sans trop focusser là-dessus. As-tu une ICBL pour te guider? Ce sont des conseillères en lactation hyper efficace, humaine et compréhensive. Des fois, les infirmières et les médecins, ils restent trop colléd sur les données: quantité de lait ingéré, poids pris, poids perdu... Si tu n'en a pas, je peux essayer de t'en référer une qui pourra bien mieux te conseiller que moi. Cela dit, ça se peut aussi que ça ne marche pas. C'est rare, mais certaines femmes n'ont pas assez de lait. Une ICBL pourrait t'aider à savoir si tu en fais partie ou non.

Si, toutefois, ton choix est d'arrêter l'allaitement, je te suggère de lire la section sur les biberons dans lequel il y a plein de témoignages. Ça aide vraiment de savoir qu'on est pas toute seule à vivre ces émotions là. Je pourrais te référer des lectures aussi si ça t'intéresse au sujet du deuil de l'allaitement.

C'est un peu facile à dire, je sais, mais c'est un fait que, ce qui est important, c'est que bébé ET maman soient heureux et en santé. 

J'ai vécu une histoire qui ressemble beaucoup à la tienne. J'ai tenu 6 semaines, puis avant de sombrer dans un post partum sans fond, j'ai tout arrêté mes démarches pour nourrir ma fille au sein. Elle a un an aujourd'hui et j'ai encore un pincement au c?ur quand je pense que je n'ai pas réussi à lui donner le sein.
MAIS, j'ai commencé à apprécie la maternité au moment où j'ai lâché prise. Au lieu de pleurer tous les jours, 8 x par jour au moment du boire, je me suis mise à savourer tous les petits moments quotidiens avec elle. Et en plus, j'étais plus en forme et disponible.

Si tu n'es pas prête à lâcher prise, voici une ressource qui pourrait t'aider: il y a une clinique d'allaitement à l'hôpital juif de Montréal. Tu dois avoir une référence d'un médecin, mais les délais sont rapides. Ils offrent du soutien avec des médecins, des infirmières et des conseillères en lactation.

Bonne chance!