Enfant

Le TAC - un handicap caché et invisible

Vous ou les enseignants de votre enfant trouvez qu’il est particulièrement maladroit et pas coordonné? Il pourrait bien être atteint du trouble d’acquisition de la coordination (TAC).

LE TAC touche 5-6 % des enfants d’âge scolaire ce qui correspond à 1 à 2 enfants par classe au Québec. Zoom sur une problématique peu connue.

Le TAC, qu’est-ce que c’est?

Le trouble d’acquisition de la coordination (anciennement appelé dyspraxie motrice) est une difficulté à planifier et à coordonner des actions précises (une séquence de mouvements) vers l’atteinte d’un but. Chez un enfant sans difficulté motrice, son cerveau lui permet de penser à ce qu’il veut faire. Il sait quelle partie de son corps il doit bouger pour y arriver et il se fait un plan des étapes à suivre. Puis, il exécute les étapes dans le bon ordre pour arriver à son but.

Le TAC est le trouble du « comment faire ». L’enfant veut agir, mais il ne sait pas comment s’organiser. Il a de la difficulté à penser et à organiser une action dans sa tête ainsi qu’à rendre cette action automatique afin de la faire sans y repenser.

Chez un enfant avec un TAC, chaque partie de son corps fonctionne bien de façon isolée :

  • Ses bras, ses jambes, ses mains bougent bien. Les os et les muscles font bien leur travail et permettent de faire tous les mouvements.
  • Ses yeux voient bien et ses oreilles entendent bien.
  • Sa tête est capable de réfléchir et de penser à ce qu’il veut faire.

C’est quand plusieurs parties du corps doivent travailler ensemble que la situation devient complexe. L’enfant a de la difficulté à planifier les mouvements de plusieurs parties de son corps ensemble, dans le bon ordre, au bon moment, en tenant compte de ce qu’il a vu, ce qu’il a entendu et ce qu’il a senti. Il a besoin de répéter la tâche plusieurs fois avant que celle-ci devienne un automatisme. Il est constamment en train de réapprendre la tâche et cela lui demande beaucoup d’attention et d’énergie.

Quand peut-on l’observer?

Le TAC s’observe dans les contextes d’activités et d’apprentissages et dans tous les milieux de vie de l’enfant : à la maison, dans le milieu de garde/scolaire, lors des activités de loisirs et des relations sociales, notamment dans les :

  • activités de motricité globale (courir, grimper, sauter, danser, faire du vélo, etc.);
  • activités de motricité fine (découpage, coloriage, etc.);
  • tâches nécessitant de l’organisation (habillage, alimentation, hygiène).

Le TAC est présent dès la naissance, mais l’impact des difficultés motrices devient de plus en plus présent en vieillissant puisque la réalisation des tâches attendues se complexifie. Le TAC est identifié lorsqu’un retard de développement moteur (fin et/ou global) ou la difficulté à coordonner les mouvements entraîne des incapacités chez l’enfant à réaliser/accomplir les tâches du quotidien. Aussi, les difficultés observées ne sont pas causées par une condition médicale ou neurologique identifiable ou par une déficience intellectuelle.

Que doit-on observer?

L’enfant a de la difficulté à maîtriser des activités motrices simples (découper, dessiner, faire un casse-tête, utiliser les ustensiles, attacher ses souliers, courir, descendre les escaliers, etc.). Il réalise donc la tâche, mais de façon très maladroite en utilisant des techniques parfois farfelus pour y arriver. Il présente une incapacité (à degrés variables) à effectuer des tâches académiques et des soins personnels adaptés à son âge (s’habiller, se nourrir proprement, se brosser les dents, etc.).

Les difficultés de l’enfant peuvent être observées dans une variété de domaines ou lors de la réalisation de tâches spécifiques. Par conséquent, elles peuvent influencer le cheminement scolaire, l’intégration et la participation sociale et le développement émotionnel.

Sur le plan de la motricité globale, l’enfant démontre une maladresse dans les jeux moteurs, un équilibre instable, un manque de coordination, une lenteur d’exécution, une fatigabilité. Il éprouve des difficultés à :

  • Apprendre de nouveaux jeux ou sports.
  • Coordonner et organiser ses mouvements.
  • Réaliser des mouvements fluides.
  • Suivre une séquence de mouvements.
  • S’orienter dans l’espace et suivre des consignes spatiales.
  • Maintenir son équilibre.

Ses performances motrices peuvent être limitées dans les activités sportives en éducation physique : lancer ou attraper une balle ou un ballon, courir, utiliser une raquette, jouer au soccer ou faire des sauts spécifiques (ex. : jeu de marelle). À la maison, l’apprentissage du vélo peut être difficile, même avec les roues stabilisatrices, l’enfant peut avoir de la difficulté à se balancer seul et à apprendre à nager sans aide flottante.

L’enfant est parfois critiqué par ses pairs pour sa lenteur et/ou est choisi en dernier pour faire partie d’une équipe, ce qui peut avoir un impact sur son estime de soi.

Le TAC est souvent associé à d’autres troubles du développement, soit un TDA/H, des difficultés d’apprentissage, un retard de langage, des problèmes de comportement et émotionnels (faible estime de soi).

Quoi faire?

Si vous éprouvez des inquiétudes pour votre enfant, n’hésitez pas à consulter un physiothérapeute et/ou un ergothérapeute spécialisé en pédiatrie. Ce professionnel évaluera le développement moteur de votre enfant en identifiant les habiletés motrices acquises, mais également la façon dont il réalise les tâches. Ces évaluations sont essentielles pour permettre au neurologue spécialisé en pédiatrie ou au neuropsychologue de poser le diagnostic de TAC.

Des interventions en physiothérapie et/ou en ergothérapie permettront à l’enfant et à sa famille d’apprendre à vivre avec le TAC et à développer des outils qui diminueront l’impact sur leur quotidien et favoriseront la participation sociale et l’estime de soi de l’enfant.

Il faut retenir que plus l’enfant est pris en charge rapidement, plus les interventions seront efficaces et auront un impact sur son quotidien.

Règles d’or à respecter pour favoriser les apprentissages
  • Donner de petites consignes claires, une à la fois
  • Commenter verbalement l’action et faire répéter l’enfant dans ses propres mots.
  • Toujours démontrer la tâche et de la même façon.
  • Décortiquer l’exercice en plusieurs petites étapes simples.
  • Guider physiquement le mouvement à apprendre (faire vivre le mouvement).
  • Porter une attention particulière à chaque nouvelle situation.
  • Ne pas comparer l’enfant aux autres, l’évaluer selon ses dernières performances.

De façon générale, l’enfant doit répéter plusieurs fois la tâche avant de la réaliser de façon automatique. Pour le motiver, il faut lui permettre de vivre des réussites. Il faut donc l’encourager à persévérer en augmentant graduellement la difficulté de la tâche demandée. Cela lui permettra d’améliorer son estime de lui. Il doit également être en mesure de réaliser les étapes fragmentées d’une tâche avant de s’attendre à ce qu’il exécute correctement une tâche complexe connexe.

Pour avoir plus de conseils et exercices, consultez un physiothérapeute et/ou un ergothérapeute spécialisé en pédiatrie!

Document rédigé par Jacinthe Laliberté, physiothérapeute à la Clinique Enoya, à partir des documents de la formation 3,2,1 J’apprends et du site CanChild.

Enoya
Clinique pédiatrique

Enoya est une clinique pédiatrique privée qui offre des services professionnels de qualité en ergothérapie, physiothérapie, psychologie, neuropsychologie, nutrition, orthophonie, psychoéducation, travail social et éducation spécialisée. Les services s’adressent aux enfants âgés de 0 à 18 ans et à leurs parents résidant principalement dans les régions de Québec, Portneuf et Chaudière-Appalaches. Les professionnels œuvrant à la clinique Enoya ont à cœur d’offrir des services qui s’appuient sur le travail d’équipe en collaboration avec les différentes personnes qui interviennent auprès de l’enfant (ses parents, le personnel du milieu de garde ou de l’école, le médecin, les autres professionnels consultés, etc.). L’équipe étant formée de plusieurs cliniciens, ils ont la possibilité de travailler en multidisciplinarité et de conjuguer leurs expertises dans un but commun : aider l’enfant.


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