Enfant

Est-ce mauvais d'aimer les princesses?

Les stéréotypes de genres, les attentes sexistes, la superficialité, le volet mercantile… On reproche beaucoup à nos chères princesses. Est-ce que c’est bien mérité? Devrait-on les éviter?

Il y a plusieurs volets aux princesses. Il y a les fameux films et leurs chansons que les enfants répètent à tue-tête dès qu’ils entendent la première note, il y a les déguisements, les jouets et les jeux de rôle. Pour certaines personnes c’est le côté très « fifille » qui dérange parce qu’il donne aux enfants une vision archaïque des rôles selon les sexes. Pour d’autres, c’est la superficialité qui est dénoncée parce que les princesses se doivent d’être belles avant tout. Pour certains, finalement, c’est toute la portion consommation qui dérange. Mais si c’était vrai que Blanche-Neige est une femme à l’ancienne, trop ancrée dans l’époque à laquelle elle est née, est-ce que c’est aussi vrai quand on parle de Elsa? Est-ce qu’on peut vraiment généraliser et dire que l’image des princesses nuit aux filles?

L’attention sur l’apparence

Les princesses sont belles, beaucoup trop minces, très riches pour la plupart et ont des cheveux à toute épreuve. Leur maquillage est permanent et ne coule jamais, leur taille est aussi fine que leur cou, elles ont de gros seins, viennent de familles nobles et semblent toutes accorder beaucoup d’attention à leurs robes. Quand on les regarde de cette façon, on peut conclure qu’elles ne sont rien de plus qu’une version royale de Barbie.

D’ailleurs, Francine Descarries qui enseigne la sociologie à l’UQAM s’inquiète de l’impact que ces princesses ont sur nos enfants. Elle explique qu’« on ne peut pas nier que les jouets aient un impact sur la façon dont les garçons et les filles se voient » et déplore que « Ce n’est pas drôle être une princesse, il faut se tenir tranquille, il ne faut pas trop que tu coures dans la cour… ». Elle pense aussi à l’avenir quand elle se dit que des petites filles d’aujourd’hui passent des heures chaque semaine à soigner leur apparence parce qu’elles veulent être une princesse.

Pas qu’une robe, les princesses

Évidemment, si les fillettes veulent seulement être belles et gavées de poupées, de couronnes, de sacs à main, de lampes et d’autres objets à l’effigie de leur personnage préféré, les grandes leçons des contes se perdront un peu dans les kiosques et les magasins de jouets. Quand c’est le cas, les parents devront peut-être pousser un peu la leçon de vie sous-jacente que les enfants ne voient pas eux-mêmes. Une fois comprises, les réflexions quant au destin des personnages, à leur rôle dans la vie les uns des autres et aux leçons à tirer de ces difficultés seront détectées plus facilement par les enfants dans les autres histoires, et même dans leur vie.

Parce qu’après tout, s’il est vrai que de l’extérieur, ces princesses sont superficielles, elles ont quand même plus à offrir qu’une robe et une coiffure. Elles vivent des aventures, aspirent à prendre leur vie en main et trouvent des façons de communiquer avec leurs parents. À travers leur vie parfaite, elles sont exposées à un problème spécifique sur lequel elles portent des réflexions et cherchent des solutions. Contrairement aux superhéros qui, eux, n’ont besoin de personne pour tout régler, elles savent s’entourer et apprennent aux enfants la valeur de l’amitié.

Des lieux communs

Les princesses offrent aussi aux enfants des lieux communs et c’est un aspect non négligeable de l’enfance. Quand les enfants rencontrent d’autres enfants avec qui jouer à la Reine des neiges ou à Rebelle, tout le monde sait ce que les rôles représentent. Celui qui choisit Olaf pour faire le clown sait très bien ce qu’il doit faire quand il rencontre celle qui jouera Anna.

Ces histoires desquelles les enfants peuvent s’inspirer pour jouer ensemble ont beaucoup de valeur dans leur vie puisqu’elles facilitent les nouvelles amitiés et donnent une place à ceux qui ont moins de créativité quand vient le temps de participer à des jeux de rôle. D’ailleurs, ils se souviendront toute leur vie des chansons que nous avons trop entendues, des dialogues et du bruitage qui nous rendront tous nostalgiques dans une vingtaine d’années.

Quand trop c’est trop

Pour des fillettes, être une princesse est un mode de vie. Quand les citations abondent, qu’elles ne veulent plus enlever leur robe sans faire une crise et qu’elles ne veulent plus rien faire d’autre qu’écouter un film de princesses avec les amies, on peut se demander si c’est trop. À ce moment, il faudra simplement varier les plaisirs et leur montrer qu’il existe une multitude d’autres personnages plus intéressants les uns que les autres à découvrir, tout comme on l’aurait fait avec un autre enfant qui commencerait à présenter des comportements violents en imitant des tortues ninja.

Selon Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice et auteure « Si ça devient une obsession, oui, ça peut-être dommageable, mais quand c’est consommé avec parcimonie ou modération, il n’y a pas vraiment de problème (avec les princesses) ». Il faudrait donc leur montrer d’autres personnages, ceux de Miyazaki par exemple, ceux de contes classiques ou d’autres histoires qui abordent des sujets et des problèmes différents, comme Paddington ou Ernest et Célestine.

Les princesses évoluent avec notre société

Si vous ne connaissez pas très bien tous ces personnages, il faut aussi savoir que les princesses évoluent. Rebelle, par exemple, n’en a que faire de sa robe et de son futur époux. Elle rêve plutôt de liberté et d’aventure. Dans la Reine des neiges, Anna est un peu ridiculisée avec sa façon vieux jeu de tomber amoureuse au premier regard. Chez les enfants, elle est d’ailleurs bien moins populaire que sa sœur, Elsa, une femme puissante et fière qui ne veut plus subir la pression des apparences imposée par son village natal. Raiponce, elle, était toute innocente et surprotégée quand elle s’est retrouvée entourée de bandits et Fiona, la princesse de Shrek, n’a vraiment pas le profil classique d’une princesse et apprend à s’accepter telle qu’elle est.

Les enfants ne comprennent peut-être pas toutes ces subtilités en écoutant les films, mais les réflexions ainsi posées leur serviront plus tard à trouver des solutions dans leurs propres relations interpersonnelles. Elles leur permettront aussi de trouver l’angle qu’il faut pour s’accepter tel qu’elles sont. Nous n’avons donc pas à craindre les princesses, mais comme pour tout le reste, il faut savoir consommer leur monde avec modération.

Image de Anne Costisella

Anne Costisella est diplômée en communication publique à l’Université Laval et maman de deux enfants. En plus d'être une rédactrice web d'expérience,  Anne est aussi l'auteure du blogue Techno Maman


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