Couple/Sexualité

La ménopause est-elle une catastrophe?

Comme toute période de changements, la déstabilisation engendre l’inconfort; elle appelle les interrogations et, si on sait en profiter, favorisera le ré-enlignement en rapport avec la personne qu’on est devenue. Quand on se révolte contre les changements, on se prive de la chance de se réorienter. Quand on comprend ce qui se passe, qu’on essaie de s’adapter en souplesse, on peut profiter de l’occasion offerte par la vie de prendre le virage en douceur vers de nouveaux horizons.

Ménopause, préménopause, périménopause

Définissons quelques termes pour mieux se comprendre. La ménopause est l’arrêt définitif de la fonction reproductive. Il n’y a plus d’ovulation, plus de changements hormonaux cycliques, plus de menstruations.

Mais cet arrêt est précédé d’un ralentissement, caractérisé par des ovulations de plus en plus rares, donc de longs cycles, qui peuvent être entrecoupés de cycles courts, donnant alors de l’irrégularité menstruelle. Toute cette période (quelques années) se nomme préménopause (pré signifiant avant) jusqu’à la ménopause confirmée. Comme les derniers cycles peuvent être longs de plusieurs mois, et qu’on ne peut pas savoir avec précision s’il y en surgira d’autres, on ne confirme normalement la ménopause qu’un an après le dernier saignement. Quant aux tests hormonaux sur le sang pour déterminer si la ménopause est bien installée, il faut habituellement les répéter à intervalle, à cause des soubresauts possible.

La préménopause, (péri veut dire autour), expression que les médecins emploient souvent, englobe l’ensemble des changements que la femme éprouve dans son corps et sa vie, sans référence directe avec sa fonction reproductive. Ces changements s’échelonnent sur plusieurs années avant et après (donc autour) la ménopause elle-même.

Changements préménopausiques dans les cycles menstruels

Les premiers changements arrivent dans la trentaine avancée. Ils prennent la forme d’une variation dans la menstruation elle-même, qui peut passer brusquement de tachetures à des saignements abondants et inversement, qui peut être plus courte ou plus longue qu’auparavant. Comme ces changements sont légers, plusieurs femmes ne les remarquent même pas. Les cycles peuvent rester aussi réguliers qu’avant, mais raccourcir légèrement. Par exemple, une femme qui variait de 29 à 31 jours aura maintenant des cycles de 25-26 à 28-29 jours.

Au cours de la quarantaine, il pourra se produire des cycles où l’ovulation retarde, donc des cycles plus longs. La régularité de la jeune femme laisse graduellement la place à des variations de plus en plus grandes. La femme habituée par Seréna à observer ses signes de fertilité pourra remarquer qu’ils durent moins longtemps, mais qu’ils sont toujours observables, ils sont d’autant plus précieux qu’ils permettent de prévoir si le cycle en cours sera court ou long, donc d’éviter l’inquiétude quand la menstruation retarde lors des longs cycles.

Changements généraux

Il n’est pas facile de différencier les changements qui sont directement attribuables à la périménopause (donc aux diminutions hormonales) et ceux qui dépendent tout simplement du vieillissement et que nous partageons avec les hommes. Les muscles et la peau perdent de leur tonus; la tension artérielle, la circulation sanguine et la fonction cardiaque peuvent se dérégler; les seins et l’utérus, qui étaient stimulés par les hormones cycliques, ont tendance à s’affaisser; pour la même raison, la paroi vaginale s’amincit et se lubrifie plus difficilement. Les os perdent de leur densité et deviennent plus fragiles.

Changements dans l’humeur

Une certaine rumeur voudrait que les femmes à la ménopause deviennent nécessairement des sortes de sorcières agressives ou déprimées. Il est certain que le sentiment de perte de sa fraîcheur de jeunesse peut attrister, d’autant plus que la société valorise beaucoup la jeune fille pimpante et fringante. On peut craindre que le compagnon de vie et les hommes de l’entourage se détournent vers les « petites jeunesses ». Les femmes qui n’ont pas satisfait leurs désirs de maternité s’inquiètent de voir leur fertilité s’évanouir.

Cette phase de changements hormonaux est souvent accompagnée d’une certaine fatigue, et si le sommeil est insuffisant à cause des crises de sudation nocturne ou autres insomnies, les tâches et les ennuis de la journée sont plus difficiles à envisager avec vigueur et patience. Et si, comme il arrive souvent, la périménopause de la mère coïncide avec l’adolescence des enfants, les frictions et les soucis reliés à cette relation s’ajoutent aux malaises personnels.

Prévention et bonne forme

Pour prévenir les désagréments et conserver l’énergie et une meilleure forme, les grands atouts sont l’exercice régulier, la saine alimentation et la gestion du stress.

L’exercice

L’exercice régulier active la circulation et la respiration, permettant à l’oxygène et aux nutriments de bien se distribuer à toutes les cellules de l’organisme, y compris celles du cerveau. Il tonifie les muscles, stimule le dépôt du calcium dans les os, aide à prévenir les désordres cardio-vasculaires, l’excès de poids et indirectement, le diabète tardif. L’exercice soutenu est accompagné d’une sécrétion d’hormones réconfortantes et pacifiantes.

Il faut profiter de toutes les occasions quotidiennes de marcher, de monter les escaliers, de s’activer. De plus, il faut s’organiser pour se donner deux ou trois séances hebdomadaires d’exercices plus intenses, que ce soit un sport, de la course, de la danse, de l’entraînement systématique, ou des marches rapides et soutenues. La plupart des gens restent plus fidèles à l’exercice régulier à long terme s’ils ont d’abord choisi une activité qu’ils aiment, et surtout s’ils la font en groupe ou avec quelqu’un d’autre.

La saine alimentation

Avec l’âge, on a besoin de moins de calories pour subvenir aux besoins de l’organisme. C’est d’autant plus important de bien choisir ses aliments pour s’assurer de trouver tous les éléments nécessaires à l’entretien de la structure cellulaire et au combustible pour l’énergie vitale. La première importance est donnée à l’abondance et la variété des légumes et des fruits. Ils fournissent non seulement des fibres, des vitamines et des minéraux, mais aussi une variété de substances précieuses qui assurent l’intégrité des cellules, contribuant à la prévention du cancer et des maladies dégénératives.

Les protéines ne doivent pas toutes venir de la viande, qu’il faut limiter pour plusieurs raisons, mais aussi des légumineuses, des œufs, des produits laitiers préférablement transformés : fromage, yogourts, etc. Les dérivés du soya, en plus de fournir des protéines non grasses, fournissent des oestrogènes végétaux qui rendent la périménopause plus confortable. Une autre source d’oestrogènes végétaux : 1 cuillérée à soupe quotidienne de graines de lin conservées au congélateur et passées au moulin à café juste avant consommation. Du côté des gras, il faut limiter le gras animal et inclure des huiles saines crues, faciles à consommer dans des vinaigrettes maison pour les légumes crus ou cuits.

La gestion du stress

Nous ne pouvons pas éviter toutes les causes de stress parsemées dans nos vies. Il faut cependant s’arrêter de temps en temps pour réfléchir à celles que nous pourrions éviter volontairement. Mais il importe surtout d’examiner COMMENT nous réagissons aux défis et désagréments inévitables de notre quotidien. L’expression courante « ne pas tout prendre trop au sérieux » révèle une sagesse dans la distance qu’il est possible d’exercer face à ce qui nous heurte ou nous « chicote », mais cela demande un arrêt pour trouver un espace de retrait.

Les techniques de relaxation, la méditation, le yoga, le Tai Chi, le Qi Gong, appris avec des maîtres et pratiqués régulièrement sont des façons de se recentrer sur notre espace intérieur, plus libre vis-à-vis ce que nous percevions comme des agressions venant des circonstances ou des personnes.

Les pour et les contre de l’hormonothérapie

Jusqu’à récemment, l’hormonothérapie était présentée à la femme périménopausique comme la panacée soulageant les symptômes, retardant le vieillissement et prévenant la maladie d’Alzheimer, les accidents osseux et cardio-vasculaires. Des recherches plus récentes ont démontré que les avantages ne sont pas aussi clairs et universels qu’on le croyait, et que l’hormonothérapie comporte des risques.

RÉFÉRENCES

  • Proulx-Sammut, Louise. La ménopause mieux comprise, mieux vécue. Pierre Nadeau, Montréal, 2001
  • Louise Lambert-Lagacé. Ménopause, nutrition et santé. Les éditions de l’homme, 1998

Par Suzanne Parenteau, médecin-conseil


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