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L’étape de l’autobus jaune

Pour moi, c’était hier que je prenais l’autobus au bout de la rue de L’Anse avec mon gros sac à dos. Mes parents avaient réussi à se libérer du travail pour venir me voir partir à la maternelle pour la première fois.

Cette première fois si marquante

Je regardais ma meilleure amie Mélodie, au bout de la rue avec ses parents. Nous étions à quelques maisons l’une de l’autre, mais l’électricité était palpable sur toute la rue. Nous étions pour commencer une belle aventure avec ma professeure Loraine, un tas de nouveaux amis de mon village, j’allais découvrir ma classe et je me souviens que j’avais dans la tête la seule envie d’aller faire de la gouache, beaucoup de gouache. Aucune idée pourquoi, peut-être parce que dans Passe-Partout on y voyait souvent des enfants peinturer dans une classe. L’attente ne fut pas très longue, mais pour moi c’était interminable, j’avais tellement peur que le chauffeur nous oublie! Puis, je l’ai vu au bout de la rue, mon gros autobus jaune : il a embarqué Mélodie et pendant que mes genoux dansaient, il s’est arrêté devant moi. Monsieur Fagnant a ouvert la porte avec un grand sourire pour m’accueillir, j'entendais maman crier mon nom pour me dire « Bye ! Bye ! » Avec mes petites jambes de rien du tout, j’ai grimpé les marches de l’autobus pour rejoindre ma meilleure amie.

Comme le temps passe…

Je m’en souviens comme si c’était hier, l’autobus sentait bon puis, j’ai cligné des yeux et l’espace d’un tout petit moment qui m’a paru comme 2 secondes, j’avais déjà presque trente ans! J’étais sur le bord de ma rue avec mon amoureux qui avait réussi à commencer un peu plus tard pour voir son grand prendre l’autobus pour la première fois de sa vie. J’avais le coeur qui tournait dans tous les sens. Je le regardais, il était rendu tout d’un coup si grand mon bébé. Lui, fixait le bout de la rue, moi je le fixais avec un mélange de bonheur, d’excitation, de peur, de fierté, de ça-ne-peut-pas-avoir-passé-si-vite! J’avais peur de la maternelle un peu. Je ne savais pas trop de quoi j’avais peur en fait, peut-être qu’elle me mettait directement dans le nez ma perte de contrôle sur ce qui pouvait se passer. Peut-être parce qu’au CPE, j’allais le porter dans la cour et je savais qu’à mon retour il serait encore dans la cour à jouer avec ses petits amis. J’avais peur aux affaires de la grande cour d’école, là où les plus vieux taquinent les plus petits, que la porte de la clôture n’est pas totalement fermée à clé, que les modules sont plus gros et que mon bébé pouvait tomber. J’avais peur au taxage, qu’il se perde dans son école, qu’il ne trouve pas son autobus, j’avais peur des professeurs que je ne connaissais pas et de la grande cafétéria. Mais en fait, pour vrai là, j’avais peur de quoi? Je pense que j’avais surtout peur de ne pas être assez outillée ou de ne pas l’avoir assez outillé pour le préparer dans sa nouvelle vie de grand alors qu’il deviendrait ce matin-là un tout petit à son école.

Au tour de mon fils!

Son bel autobus jaune est arrivé au loin, il a embarqué son amie Alicia, j’ai regardé ses petits genoux qui se sont mis à danser, il m’a dit : Bonne journée Maman! Un petit frisson s’est promené dans mon dos, un petit frisson rempli de fierté. Avec son beaucoup-trop-gros-sac-à-dos, il a grimpé dans les marches de l’escalier avec un sourire qui n’en finissait plus et la porte s’est refermée. J’étais là, les yeux dans l’eau, partagée à travers toutes mes émotions, juste à côté de L’Amoureux qui lui avait l’air juste trop zen et beaucoup trop calme pour la ligue (comme d’habitude). J’ai pris une grande respiration et je me suis dit : Tu as donné tout ce que tu pensais qu’il y a de mieux pour cet enfant, tu as fait ce qu’il fallait à chaque seconde de sa vie depuis 5 ans, tout ira bien…

L’expérience d’une année

Tous les matins, je l’ai regardé monter dans son grand autobus, et plus les jours avançaient, moins son sac semblait trop gros pour lui, il grandissait encore mon grand, il n’arrête jamais de grandir mon grand. Tous les jours, il revenait avec de nouvelles connaissances, de petits mots appris ici et là, de nouveaux amis, des histoires drôles, une nouvelle amoureuse, une nouvelle peine d’amour, des journées plus faciles et d’autres plus difficiles. J’ai continué de l’outiller avec son papa pour qu’il puisse réagir selon sa personnalité aux différents obstacles que la grande école lui a apportés au courant de l’année parce que c’est ça mon travail de maman en fait, apprendre à mon enfant à avancer selon ses propres principes, ses propres valeurs qu’il est en train de développer en lui montrant que ma main est et sera toujours sur son épaule pour l’aider à avancer.

Mon grand n’est pas entré simplement en maternelle l’an dernier, il est entré à l’école de la vie, celle qui prépare à devenir grand, toujours plus grand.

Geneviève Jetté

Éducatrice à l’enfance de profession, bricoleuse, amoureuse et passionnée de littérature jeunesse, Geneviève est la maman de Louka (5 ans) et Rémi (2 ans). Sa vie familiale à la maison est teintée de peinture, de dessin, d’aquarelle, de lectures, de thés, de musique et de projets. C’est lorsqu’elle s’est mise à pleurer dans la section littérature jeunesse d’une librairie adjacente au Cegep qu’elle fréquentait que Geneviève a su que le domaine de la petite enfance était l’univers qui lui collerait à la peau pour toute sa vie. Blogueuse pour la boutique Mère Hélène, elle signe aussi Tatouée Maman sur Mamanpourlavie.com et la chronique Consommation dans les revues Bébé Magazine et Grossesse Magazine. Son principal défi : chasser la routine à grands coups de créativité pour rendre le train-train quotidien plus agréable. Vous pouvez la suivre sur sa page Facebook.


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