30 jours, des fois 31, ça passe vite. Payer l’épicerie avec la carte de crédit parce que c’est le seul moyen de mettre du pain sur la table, tout en sachant très bien que l’on sera incapable d’effectuer le paiement minimum. Faire de la gymnastique mathématique dans les allées du supermarché parce que cette semaine, il faut arriver à nourrir toute la famille avec 20$. Malheureusement, tout ça, ce n’est pas de la science-fiction.
C’est un cauchemar que vivent trop de familles.
Un divorce, un décès, une maladie, une perte d’emploi… personne n’est à l’abri de la pauvreté. Même les gens bardés de diplômes peuvent avoir leur part de misère calcinée pour souper. La pauvreté ne fait aucune discrimination.
Prières et fierté
Après un congé de maternité et fraîchement séparée, la maladie a frappé à ma porte. Du jour au lendemain, je suis tombée entre les mailles du système, un cas singulier pour lequel les exceptions n’ont pas été pensées. C’était la faute de personne et ce n’était surtout pas l’affaire du gouvernement.
J’en ai passé des nuits à bercer mon bébé, murmurant à son oreille que tout irait bien, comme une douce prière faite à moi-même. Trop fière pour demander de l’aide, parce que la fierté, à un certain point, c’est tout ce qui reste. Je me revois accepter avec douleur, mais aussi avec reconnaissance, les cadeaux des amis clairvoyants.
Une sale période que je ne veux pas oublier parce qu’elle m’a rendue plus humaine et tolérante. Par contre, je ne voudrais jamais y remettre les pieds. Je connais trop bien le poids d’une assiette vide : ça pèse lourd sur l’estomac et ça nourrit les angoisses.
365 jours
À cette période de l’année, on sort les pauvres des boules à mites, on pense à eux et on fait des collectes de denrées pour rendre leur temps des Fêtes moins amer. C’est très bien. C’est moins que rien, en fait. Mais les petits ventres, eux, ont faim toute l’année.
Oui, il faut donner généreusement à la Guignolée et aux paniers de Noël, mais tout au long de l’année, je vous encourage à enlever vos œillères et à voir la pauvreté qui tapisse votre entourage. Sans leur faire la charité, il y a différents moyens pour leur venir en aide.
Quelques idées...
- Donnez vos vêtements au suivant.
- Organisez, chez vous, des cuisines collectives et réglez la plus grande part de la facture.
- Invitez-vous, pour un thé ou un café, chez un parent ou un ami en difficultés et arrivez avec une surprise (pots de sauce à spag, panier de fruits, etc.)
- Aux anniversaires et aux fêtes, offrez des cartes-cadeaux d’épicerie ou de pharmacie.
- Tout au long de l’année, vous pouvez donner des vivres, des dons ou des vêtements aux organismes suivants : Centraide, Moisson Montréal, Renaissance et dans les comptoirs vestimentaires de votre municipalité.
Donnez généreusement aujourd’hui, certes, mais également tout au long de l’année. Vous verrez, donner, ça fait autant de bien que de recevoir.
À tous et à toutes, un joyeux temps des Fêtes sous le signe du partage et de la paix.