Pourtant, j’adooore prendre l’avion. Je lui voue un véritable culte. C’est toujours un ultime cérémonial chez moi.
La sensation de boucler ses valises est toujours plus que ça. Le plaisir d’être libre, de s’envoyer en l’air! Pour moi, ma carte d’embarquement est un carton d’invitation à la détente et au plaisir où je joue le rôle de la passagère bien mise, voire protocolaire (version maman, on s’entend).
Je passerais ma vie dans les nuages
Qui ne se réjouit pas à la vue de la bouteille de champagne gracieuseté d’Air France? Ou plus doux encore, se faire offrir un accès illimité au chocolat suisse par les agentes de bord de Swiss. Les fleurs remises par Thaï; quelle classe! Et que dire du service impec de Cathay Pacific? Notre Ella s’est fait offrir « ses ailes » par un pilote de Delta. Elle les accroche fièrement sur son sac à dos. J’ai également découvert Air Asia avec ses avions funky.
Je crois franchement que je suis une réincarnation d’hôtesse de l’air! Ahhhh, le bonheur, ce job! Costumes seyants et chignons gommés. Accès aux strapontins (ces sièges réservés au personnel) et aux délices emballés sous vide à déguster avec des ustensiles version mini.
Pourtant, je savais bien que l’épée de Damoclès me pendouillait au-dessus de la tête! Un jour ce serait mon tour…c’était écrit dans le ciel.
Vous devinez que je suis davantage baba cool que l’anxieuse qui se ronge les sangs. Alors, parfois, je suis un peu trop relax.
Et cette fois-là, le pire cauchemar de la voyageuse m’attendait. Je vous raconte.
Non, ce n’est pas vrai?
Me voilà donc au Suria Mall, le cœur battant de Kuala Lumpur, que j’ai visité jusqu’à en être nauséeuse. Ce magnifique mégacentre d’achats est une micro société dans les profondeurs des Tours Petronas. Vous souhaitez visiter un centre scientifique où votre garçon va apprendre sur les dinosaures? Il y en a un! Et que dire de l’aquarium, des spas, des restos de tous acabits, du food court japonais (miam, les sushis) jusqu’aux douceurs au fameux durian (gros fruit nauséabond). TOUT y est!
Le paradis. Du genre qui vous fait perdre la tête.
J’étais donc à fouiner les soldes chez Chanel (ne cherchez pas, rien n’est à rabais finalement) lorsque je fus FOUDROYÉE !
Les sueurs froides. Le temps qui s’arrête. Je n’entends plus. Je sens que quelque chose se joue sans moi actuellement. Tsé la p’tite voix qui susurre que quelque chose cloche. Ma fille Coco tire sur mon chandail. Mon cerveau se réactualise.
Bref, je viens de piger que c’est le bordel. Il est 15 :00. Notre vol est à 16 :00.
C’est foutu. Je l’ai tout de suite su. L’aéroport est à 90 minutes. Les bagages encore à l’hôtel.
À mon agenda, j’avais noté « retour à 19 h ». J’ai donc organisé tout en fonction de cette heure écrite à l’encre indélébile dans mon cahier et confondue avec l’heure de départ (16 h).
Et je me suis gourée. Pas mal en plus.
Une erreur… qui coûte cher
Haletante, je rejoins Chéri qui ne comprend d’abord rien à ma mine déconfite. Confuse, je lui explique mon embrouille. Il demeure d’un calme olympien. Ne m’a pas fait la vie dure (vouloir être romantico, je dirais que c’est pour ça que je l’ai épousé).
Ouch. Billets à rabais non remboursables.
Ouch. Rachat de billets. Quatre fois, my dear.
« Maman nous a fait rater l’avion ! » s’exclame Ella découragée de son modèle maternel. Le modèle maternel est repentant. Pris de remords j’ajoute : « Pense aux 32 vols que tu as pris ma chérie ». Maman en a loupé qu’un seul, après tout.
Morale de l’histoire : Je n’ai surtout pas reparlé du sac griffé alléchant (et désiré) aperçu chez Chanel. J’ai jugé que ce n’était peut-être pas le moment.