Euh…excuse-moi? Est-ce bien mon enfant de 2 ans que je viens d’entendre sacrer comme ça? Je demande parce que je ne me souviens pas d’avoir commandé ce modèle-là. Non, moi le modèle que j’avais commandé était poli, dormait 12 heures à toutes les nuits depuis sa naissance et ne faisait absolument rien sans me demander la permission. En disant svp et merci bien sûr. Va falloir que je fasse une plainte à Amazonbébé.com.
Théorie vs pratique
Mais bon, si mon modèle d’enfant n’est pas très réaliste, je dois avouer dire que le modèle de la mère que je pensais être versus la mère que je suis maintenant est aussi complètement différent.
Voici le modèle de mère que je croyais être avant d’avoir des enfants.
- Patiente
- Calme
- Complice
- Toujours à l’écoute
- Douce
- Reposée
- Énergique
Je me voyais déjà comme une réplique améliorée de Gilmore Girls avec chacun de mes enfants, filant le parfait bonheur à coup de journée ensoleillée et d’amour qui déborde de chocolat chaud sous une pluie d’arc-en-ciel.
Voici le modèle de mère que je suis maintenant que j’ai des enfants :
- Parfois, je crie après mes enfants et parfois je crie après mes enfants… et ils sont même pas là???
- Parfois, je les punis. Ouais, pas de réflexion, pas de conséquence, pas de tableau privilège ou de discussion, juste une punition.
- Je perds patience, ce qui est absurde étant donné que j’en n’ai jamais eu!
- Je suis fatiguée. À ce stade-ci, ce serait plus simple de compter les fois dans l’année, DANS L’ANNÉE, où je suis reposée plutôt que d’essayer de calculer les moments où je suis fatiguée.
- Je suis drôle. Ça, c’est un effet direct du manque de sommeil. Parfois, le cerveau emprunte un chemin inattendu et je deviens drôle. Ça crée alors de l’endorphine et ça me fait du bien.
- Je ne sais rien et je remets tout en question. T.O.U.T.
Miroir, miroir
Donc, t’as pas besoin d’un doctorat en analyse scientifique pour comprendre que je suis loin de ce que je m’étais imaginé être. Entre temps, je suis devenue mère et je le redeviens avec chaque enfant parce que chaque petit être a sa personnalité, sa façon de me faire pogner les nerfs évoluer et que j’apprends à chaque minute ce que ça veut dire la maternité pour moi.
Et si jamais j’oublie ce que je suis, j’ai ces petits êtres humains-là qui me le rappellent parce qu’ils sont mon miroir. Ils me reflètent, sans censure, ce que je suis.
Quand ma plus vieille m’obstine dur comme fer qu’il y a 9 continents sur la planète et qu’elle me JURE que c’est elle qui a raison, je vois mon orgueil à travers elle gros comme le bras.
Quand je vois mon fils rouler des yeux quand je lui demande de se brosser ses dents, c’est mon attitude à moi que je vois.
Et quand j’arrive dans la salle de bain et que ma plus jeune a foutu le bordel et qu’elle lâche un sacrament avant moi, ben je peux rien faire d’autre que de partir à rire parce que c’est moi, ça. Quand je fais une gaffe, je dis : sacrament.
Je suis loin d’être parfaite et je ne suis pas indigne non plus, je suis juste…moi. Je fais du mieux que je peux et des fois, je peux plus que moins, mais j’ai pas de contrôle là-dessus. La seule affaire qui m’aide à passer au travers, c’est quand je regarde ça avec du recul. Je ris de moi un bon coup et je ravale en me disant que la prochaine fois je ferai mieux. Parfois j’y arrive et parfois…je lâche un sacrament!