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Notre pouvoir de parent n’est pas en danger…

Je me rappelle de cet épisode où ma grande voulait le yogourt à boire dans le nouveau paquet et que je voulais qu'elle finisse l'autre paquet d'abord.

Je me souviens à quel point c'était difficile pour moi de sortir du schéma préétabli car j'avais pris cette décision. Et je voulais que ma consigne soit respectée, rapidement.

En m'observant, je voyais une énergie fermée, difficile d'accès, centrée sur un point de vue unique, et très peu prête à collaborer. La crise serait donc inévitable. Mais qu'est-ce que cela impliquait? Pour moi, à cet instant, cela impliquait de sortir de ma zone de confort. J'étais sûrement fatiguée et formatée à ce que ça marche à ma façon, sans négociation.

Apprendre à négocier

Ces épuisantes négociations! Pourtant, la crise arriverait en force si je ne faisais pas preuve d'ouverture et de flexibilité. Car le nouveau paquet semblait si attrayant que ma grande aurait eu du mal à se résigner, surtout si mon ton était peu conciliant voire un brin autoritaire

Chacun tient son morceau pour ne pas perdre son pouvoir et le plein contrôle.

J'ai donc décidé, car j'avais pris conscience, ce qui n'est pas toujours le cas lorsqu'il y a une crise, que cette bataille ne mènerait nulle part. Au fond quel était le motif de mon intervention? Avoir raison en m'obstinant, car je l'avais décidé? Ou expliquer à ma fille qu'on pourrait bien boire celui-ci, mais qu'il faudrait aussi finir les autres plus tard, pour ne pas les gaspiller? Pour un enfant plus jeune, il suffirait de subtiliser le yogourt et faire diversion la fois d'après… Pour les plus grands, on négocie : par exemple, on demander à ce qu’il alterne un neuf avec un vieux, ou on décide d'un commun accord de la marche à suivre.

Transmettre ses valeurs

Mon but était qu'il n'y ait pas de gaspillage mais pas d'imposer mon point de vue sans remise en question. Restons conscient à ce qu'on cherche à faire lorsqu'il y a confrontation. Ce que j'essaie avec mes enfants est de leur inculquer certaines valeurs mais cela ne se fera jamais par la force, mais bien grâce à la patience, la répétition et surtout la communication.

L'éducation se fait sur le long terme. En étant fermée je risquais de ne pas obtenir ce que je considérais important mais surtout ma fille se serait braquée et en n’étant plus dispose à comprendre mon argument, l'objet de convoitise deviendrait une obsession.

Nous agissons parfois pour faire accepter notre choix à tout prix, mais quelle est la véritable raison? Ne pas être contredit, imposer une autorité non négociable ou faire passer un message plus général sur l'importance de certaines actions?

Ce qui compte, il me semble, est de guider vers le but et d’inculquer la valeur, non pas par l’usage de la force ou en se refermant ; le message transmis serait alors erroné. Si l'enfant a la chance de pouvoir faire un pas vers le consensus, il y a de fortes chances qu'il ait envie de prendre part au défi puisque son intention n'est pas la provocation, mais bien d'obtenir ce qu'il convoite.

En étant attentif aux besoins de nos enfants, nous gagnons en confiance mutuelle. L'autorité parentale est faite d'expériences mais aussi de justice. C'est à nous de faire preuve de créativité pour guider nos enfants vers la règle commune et cela passe par le respect, l’écoute des besoins de chacun et l’empathie.

Chloé Finiels
Accompagnement Émotionnel et Relationnel

Chloé Finiels, s’est tournée vers l’accompagnement émotionnel et relationnel en 2011. Ayant un profil neuro-atypique et étant hypersensible, elle s’est intéressée à offrir des ressources alternatives. Elle a fait un parcours académique universitaire et est diplômée depuis 2006 en psychologie clinique. Elle a étudié en biologie, psychologie et embryologie. Elle s’est faite connaître via les réseaux sociaux grâce à ses billets et chroniques sur les éducations alternatives, la normalisation des difficultés parentales, mais surtout sa vision très moderne de la parentalité : comprendre en profondeur nos émotions, ce qui les réactivent, nos déclencheurs et comment accepter nos fluctuations émotionnelles. Elle est chroniqueuse pour plusieurs médias, superviseure dans l’accompagnement relationnel et émotionnel et formatrice pour les familles et professionnels qui souhaitent comprendre la famille neuro-atypique, la parentalité créative. Elle est passionnée et se forme en continu dans divers domaines : la périnatalité, les éducations alternatives, les neuro-sciences, le deuil périnatal, la communication efficace, la neuro-psychologie, la neuro-biologie, la psychothérapie d'engagement et d'acceptation, l’endocrinologie.


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