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Mieux comprendre le fonctionnement autistique

Nous avons rapidement tendance à nommer « trouble de comportement » les manifestations autistiques que nous ne comprenons pas et de les faire disparaître par conditionnement comportemental.   

Dans mon précédent billet, je vous mentionnais que l’autisme n’était pas un trouble du comportement. Le « trouble » de comportement est généralement ce que nous interprétons. Or, notre interprétation n’est pas nécessairement la bonne et ne donne pas la véritable explication aux comportements des autistes.

Gestes particuliers

Pour un autiste, il peut y avoir plusieurs raisons aux comportements. Une incompréhension et un non-respect de sa neurologie peuvent par exemple augmenter l’agressivité etou l’anxiété etou l’opposition, etc. Les nouvelles informations qui semblent incohérentes du point de vue de l’autiste peuvent générer par exemple des crises (effondrements émotionnels) etou de « l’automutilation » (un appel à l’aide).

Par exemple, un autiste peut faire de petits gestes particuliers, comme le « flapping » (battements des mains), des déplacements sur place, une torsion du corps, un papillonnement, etc. Lorsque nous empêchons l’autiste de faire ces gestes, nous pouvons générer une forte anxiété ou une forte frustration. Ces gestes sont nécessaires au fonctionnement autistique. Ils permettre, entre autres, à l’autiste d’assimiler de nouvelles informations tout en maintenant son équilibre interne.

Ces petits gestes peuvent aussi exprimer une émotion et lorsqu’ignorés ou brimés, l’estime de soi peut en souffrir grandement.

Apprendre la propreté

Un autre exemple, lorsqu’un enfant autiste apprend la propreté, nous avons tendance à l’encourager avec un système de récompenses. Nous oublions dans un premier temps que la propreté d’un autiste arrive souvent un peu plus tardivement, c’est indépendant de la volonté de l’enfant.

Surtout, plusieurs ignorent que parfois, l’enfant autiste n’a pas conscience de toutes les parties de son corps. Il ne sait pas qu’il a une vessie et ne fait pas le lien entre le liquide par terre et son corps qui vient d’éliminer son pipi. Il ne sait pas intuitivement qu’il faut faire ses besoins seulement dans la toilette et non dans ses culottes ou sur le plancher. Il ne sait pas qu’il peut faire ses besoins ailleurs que dans la toilette de sa maison.

Il peut avoir besoin qu’on lui explique tout le processus d’élimination des déchets biologiques pour comprendre logiquement le concept de propreté. Il faut généralement être très explicite avec les autistes pour qu’ils puissent acquérir et bien comprendre de nouveaux concepts comme celui de la propreté.

Pas de caprice!

Un enfant autiste qui fait une crise parce que son concombre n’est pas comme il le « voulait » n’est pas capricieux. Souvent, un autiste associe un mot avec une image. Si la première fois qu’on lui a présenté un concombre, il était coupé sur le long et présenté en quatre morceaux dans une assiette blanche, il s’attendra à ce que le concombre présenté la prochaine fois soit le même, et non en rondelles ou en 8 morceaux, encore pire dans une assiette rouge!

Il ne sait pas toujours comment généraliser instinctivement. Il en va de même pour les repas principaux. On croit souvent à tort que l’autiste est rigide sur la nourriture, mais c’est beaucoup plus complexe. Ce n’est pas la rigidité qui cause toutes sortes de problématiques mais plutôt les non-sens du point de vue autistique.

Le cerveau d’un autiste ne fonctionne pas du tout comme le cerveau d’un non-autiste. Plusieurs situations que les non-autistes font naturellement doivent être apprises, non pas par cœur, mais de manière explicite, logique et concrète pour un autiste. Un autiste ne déduit pas de manière spontanée les concepts sociaux.

Vu de l’extérieur, certains comportements sont mal perçus ou mal interprétés de la part des non-autistes. On croit également qu’un autiste sait faire la tâche demandée, qu’il comprend la demande et qu’il s’y opposeou est provocateur… alors qu’en fait, il ne comprend tout simplement pas, même s’il parle et qu’il est très intelligent, qu’il soit enfant ou adulte!

Publication initiale novembre 2017

Le blogue d’une maman autiste

Fondatrice du mouvement La Neurodiversité – L’autisme et les autres formes d’intelligence et du Salon de la Neurodiversité, Mélanie a reçu son diagnostic d'autisme à l'âge de 30 ans. Elle est la mère de trois enfants, dont les deux plus vieux, âgés de 6 et 4 ans, sont autistes. Elle souhaite sensibiliser la population aux différences cognitives afin qu'elles ne soient plus perçues comme des troubles neurologiques ou des maladies mentales. La neurodiversité, c’est la beauté de la vie! Chaque être vivant est différent, c’est ce qui fait de lui un être unique. Le but de ses écrits? Normaliser ce qui est normal : la différence.


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